14 millions d'aide pour les vignerons valaisans: soulagement et symbole fort pour la branche
La fédération valaisanne des vignerons a tenu son assemblée générale hier. Le même jour que l'acceptation d'une aide de 14 millions aux vignerons par le Grand Conseil. Aide à la branche, abandons de parcelles, relève et prix du raisin. Les défis sont encore multiples.

C'est un ouf de soulagement et un signal fort pour les vignerons valaisans. On parle ici de cette enveloppe de 14 millions de francs accordée par le Grand Conseil pour venir en aide à la branche. Suite à la catastrophique vendange 2021, les élus ont accepté hier de doubler les paiements directs.
"ça prouve que notre branche compte"
Hasard du calendrier, la Fédération valaisanne des vignerons (FVV) tenait son assemblée générale le même jour. Les membres y ont fêté l'heureuse nouvelle. Un millier de viticulteurs pourraient être concernés. Certains d'entre eux ayant même perdu le 100% de leur récolte, selon Pierre Antoine Héritier, qui présidait l'assemblée. "C'est un très beau coup de pouce, même si cela reste un coup de pouce, expose Pierre-Antoine Héritier. Les pertes de l'an dernier frisent les 100 millions de francs, pour un chiffre d'affaires annuel de 160 millions. Mais c'est surtout un signal fort pour notre branche. Notre profession compte aux yeux du Valais et du politique et c'est appréciable."
Pour avoir droit à cette aide, les exploitants devront démontrer avoir perdu au moins 30% de leur récolte. Dès la publication de cette décision au Bulletin officiel, ils disposeront de dix jours pour adresser une demande au Service cantonal de l'agriculture en joignant une déclaration sur l'honneur. Encore faut-il que les vignerons fassent le pas et déposent un dossier. "J'en connais plusieurs qui ne le feront pas, ose Pierre-Antoine Héritier. Par fierté ou idéologie. La FVV ne donne pas de mot d'ordre, chacun est libre."
Prix du raisin
Autre point à l'ordre du jour de cette assemblée fédérale, le prix du raisin est toujours au coeur des préoccupations. "On ne pourra pas faire perdurer ce vignoble avec des prix aussi bas, insiste Pierre-Antoine Héritier. Moins de 3 francs le kilos, c'est inacceptable, quel que soit le cépage concerné", poursuit-il en évoquant les abandons de parcelles sur le territoire valaisan.
Une conséquence qui impacte directement l'évolution sanitaire du vignoble valaisan. Les professionnels sont nombreux à redouter que des parcelles délaissées deviennent de véritables foyers infectieux. Un guide des bonnes pratiques d'arrachage est d'ailleurs en cours d'élaboration.
Depuis 2019, 75 hectares de vignes ont été perdus en Valais, le vignoble actuel s'étendant sur 4'720 hectares.