Après 7 heures de débat, le Grand Conseil valaisan valide la loi sur l'énergie
La loi valaisanne sur l'énergie a passé un cap jeudi, largement acceptée en première lecture par le parlement cantonal lors d'une session spéciale énergie. Les élus Verts et des UDC ont refusé le texte qui retournera sur la table des députés pour une 2e lecture.

Durant un débat fleuve d'environ sept heures, le Grand Conseil a discuté d'une avalanche de quelque 200 amendements déposés par les différents partis et particulièrement par les Verts et l'UDC. Lors des votes, les députés ont rejeté la plupart des propositions, accouchant d'une première mouture approuvée par 94 voix contre 21. Pour les écologistes, cette loi sur l'énergie "n'est pas à la hauteur des enjeux énergétiques et climatiques, manque d'ambition" et ne véhicule pas "de messages clairs". Le parti a répété, chiffres à l'appui, qu'en l'état elle ne permettrait pas de respecter les objectifs cantonaux. Les Verts ont plaidé pour des objectifs précis et des dates butoir plus contraignantes. Ils ont obtenu un délai de cinq ans au lieu de dix pour que les communes réalisent ou adaptent leur planification énergétique. La formation était soutenue en grande partie par la gauche. Les deux partis auraient aussi souhaité interdire la construction d'installations de production d'électricité alimentées par des combustibles fossiles et couvrir les nouveaux parkings extérieurs de plus de 400m2 de photovoltaïque lorsque l'ensoleillement est suffisant. Mais la majorité du plénum a refusé. Pour le PS/gauche citoyenne, la loi "n'est pas la panacée et devra être améliorée via des interventions parlementaires". Elle est toutefois "le meilleur compromis possible au vu des rapports de forces au parlement". Le Centre du Valais romand s'est dit "plutôt satisfait" de cette loi qualifiée de "pragmatique". Il a notamment salué la volonté d'exemplarité du canton mais regretté que celle-ci ne soit pas demandée également aux communes.
La droite satisfaite
L'UDC s'est dite relativement satisfaite par une loi qui écarte "les mesures coercitives". Le PLR s'est, lui aussi, dit "satisfait" par un "projet équilibré et socialement responsable". S'il adhère, lui aussi, à tous les éléments qui encouragent l'exemplarité, "le groupe ne souhaite pas charger les particuliers et les entreprises d'obligations qu'ils ne seraient pas en mesure de supporter". La formation centriste haut-valaisanne a abondé: "on ne veut pas d'une loi d'obligation qui n'aurait pas de chance devant le peuple". Elle a regretté au passage des décisions qui aggravent la bureaucratie. De son côté, l'UDC aurait préféré donner encore plus de temps pour réaliser la transition énergétique, souhaitant par exemple que les chauffages électriques dans les bâtiments occupés de manière intermittente soient équipés d'une commande à distance dans un délai de 15 ans, soit trois fois plus que le délai proposé par le projet du Conseil d'Etat. L'amendement a été refusé par le plénum. "Cette loi est moins ambitieuse que le projet concocté par mon département, mais elle est quand même équilibrée", a conclu Roberto Schmidt. Pour le conseiller d'Etat, il est "temps d’agir" parce que le Valais est le dernier canton à mettre en œuvre le modèle de prescriptions énergétiques des cantons datant de 2014 avant qu’il ne soit révisé l’an prochain.
La lecture unique, votée par 68 voix contre 49, n'a pas atteint les deux tiers requis. Le texte sera donc débattu une seconde fois. Une deuxième lecture dont se seraient passés les Verts, le PS, et une grande majorité du Centre. "A chaque débat en plénum, le texte perd de sa substance" une deuxième lecture ne parviendrait pas à réconcilier les fronts, serait "inefficace, chronophage et coûteuse", ont estimé en vain les Verts et le PS.
