Les abeilles produisant du miel ne sont pas au mieux de leur forme
Les abeilles produisant du miel pourraient diminuer ces prochaines années en Suisse. En cause, un parasite qui provoque des maladies chroniques. L’apiculteur valaisan Claude Pfefferlé parle d’une situation tendue mais pas alarmante pour autant.

Voilà le constat du directeur de l’institut de la santé des abeilles Peter Neumann. Ce dernier a annoncé la semaine dernière à l’Agence télégraphique suisse (ATS) que toutes les colonies d’abeilles souffrent de maladies chroniques. En cause, un parasite appelé Varroa qui s’attaque aux abeilles et aux larves partout en Suisse, Valais compris. Selon lui, les colonies d’abeilles mellifères pourraient même disparaître dans les deux prochaines années.
Situation tendue, mais pas dramatique
Un avis que ne partage pas Claude Pfefferlé, Président de la société d’apiculture Sion et région qui nuance ce constat. Selon lui, la situation est tendue, mais pas dramatique pour autant. Il explique que le problème est connu depuis 40 ans et que de nombreuses connaissances ont pu être accumulées depuis. « La recherche se fait, même si c’est un peu lent du point de vue de l’apiculture. Ça ne fait que quelques années qu’on est en route. En tant qu’apiculteurs, on est impatient d’avoir des abeilles qui se défendent en perforant le couvain et en sortant les larves malades », explique le Valaisan.
Selon lui, le temps doit faire son œuvre dans le combat de ces colonies d’abeilles face au parasite. « Elles vont devoir acquérir un comportement comme celui de se nettoyer les unes, les autres, pour essayer de décrocher ces varroas fixés entre les segments de l’abdomen. Mais aussi d’ouvrir les alvéoles où se trouvent les larves pour empêcher que le varroa s’y multiplie », ajoute l’apiculteur valaisan.
L'apiculture sauvage, un problème
Reste que pour endiguer ce que Claude Pfefferlé considéré comme un réel fléau pour les abeilles mellifères du canton, encore faut-il que les apiculteurs eux-mêmes soient bien formés. Car selon lui, beaucoup d’entre eux se lancent dans l’activité sans connaissances de base. « Dans les alentours, il y a des ruchers sauvages tenus par des gens qui n’ont pas accès à l’information comme quoi il y a une maladie contagieuse en cours d’évolution dans le secteur. Avec leur ruche, ils vont partir à droite à gauche pour aller faire du miel en altitude et vont disséminer les spores et les bactéries qui sont dans ces ruchers avoisinants ».
Claude Pfefferlé estime que pour y remédier, il est nécessaire de former les apiculteurs en herbe et, par conséquent, de leur faire prendre conscience du problème. Cette solution, ajoutée aux avancées scientifiques, aux traitements des ruches ainsi qu’à l’évolution des abeilles mellifères pour combattre le parasite, doit redonner de l’espoir pour l’avenir de ces colonies. C’est en tout cas ce que pense le Valaisan. « Si l’apiculteur lambda applique les traitement recommandés, on arrivera à diminuer les pertes de colonies autour de 10%. C’est vrai que c’est beaucoup, mais ce ne sont pas les 30 ou 40% dont parle Monsieur Neumann », précise le Président de la société d’apiculture Sion et région. Et d’ajouter qu’à ce jour en Valais, il existe un peu plus de 1500 apiculteurs dans le canton pour un total de 15'000 colonies déclarées.