Victime d'une inondation, il accuse le canton et craint une pollution chimique de ses champs
Un agriculteur valaisan accuse.
Un agriculteur valaisan accuse. Il met en cause le canton dans l'inondation qui a touché sa cave et ses 60'000 m2 d'arbres fruitiers ce lundi. Albert Pitteloud va plus loin, il craint désormais une pollution de ses terres.
60'000 m2 de terres agricoles ont-ils été pollués ce lundi dans le Valais central ? Cette question, c'est l'agriculteur - et par ailleurs député UDC au Grand Conseil - Albert Pitteloud qui se la pose. En début de semaine, ce producteur de Chalais est victime d'une inondation, ses champs et son domaine se retrouvent gorgés d'eau. En cause, un débordement de la nappe phréatique et pour lui c'est sûr, la responsabilité de l'Etat du Valais est totale.
15 stations de pompage enlevées par souci d’économie ?
Albert Pitteloud l'affirme, les 15 stations de pompage qui avaient été installées aux abords du Rhône par le canton, après une précédente inondation en 2012, ont été enlevées. «Des stations de pompage qui auraient évité l’inondation. Le canton les aurait supprimées, paraît-il, pour des raisons économiques car l’Etat du Valais devait payer des locations pour ces pompes», affirme le producteur.
Mais plus grave pour Albert Pitteloud, «l'eau qui a inondé mes champs pourrait être polluée par des produits chimiques (...) L’ancienne décharge d'Alusuisse à Pramont est à côté». Pour affirmer ses dires, Albert Pitteloud s’appuie sur un rapport de la Commission de gestion concernant les extractions de gravier à Pramont. «Le premier rapport Rovina parlait déjà de lessivage des polluants. C’est le même phénomène qui s’est produit ici. L’ancienne décharge est protégée uniquement sur le dessus, le dessous n’est pas protégé. La connexion directe du Rhône avec la nappe fait que ces eaux passent en masse sous la décharge et «lessivent la décharge»».
Pommes et poires polluées ?
Conséquence, de l’eau au pied des arbres fruitiers. Albert Pitteloud craint-il une pollution (on parle d’eau potentiellement fluorée) ? «J’espère que non, mais je veux en avoir la certitude ! Cette fois, je demanderai toutes les analyses. L’Etat du Valais sera entièrement responsable, une incompétence totale pour agir de la sorte. Ils ont saboté leurs propres installations et provoqué ces inondations. ». A combien vont se chiffrer les dégâts ? «Lors de la première inondation en 2012, on a estimé à 56’000 francs. Mais si l’eau est polluée, ça ne sera plus la même chose», conclut Albert Pitteloud.
Contacté, Nicolas de Morsier, «Coordinateur Rhône» au Service cantonal des forêts, des cours d'eau et du paysage, nous confirme qu'une inondation a bien eu lieu en début de semaine. «Nous avons été informés lundi matin. Depuis lors, le canton intervient pleinement pour tenter de limiter l'expansion de l'inondation». Concernant les causes, «elles seront évaluées et estimées dans un prochain temps». Une pollution des eaux est-elle possible ? «Il y a une ancienne décharge attenante c'est vrai, nous déclare Nicolas de Morsier. Une analyse globale de la nappe phréatique sera faite», conclut le Coordinateur Rhône.




