Valais : hygiène douteuse, hébergement précaire... Reportage chez les saisonniers agricoles
Les travailleurs saisonniers sont de retour… On parle ici des travailleurs non qualifiés, la main d’œuvre venue de l’étranger et qui, le temps d’une saison, travaille dans les champs valaisans.
Les travailleurs saisonniers sont de retour… On parle ici des travailleurs non qualifiés, la main d’œuvre venue de l’étranger et qui, le temps d’une saison, travaille dans les champs valaisans. Mais comment vivent-ils, où sont-ils logés, les conditions sont-elles toujours respectées ?
Vous les avez peut-être croisés ces dernières semaines, le long des routes, à vélo ou dans des petits bus. Vous les avez sûrement vus, dans les champs, à genoux, en train de ramasser les fraises. Ils sont étrangers, pour la plupart ne parlent pas le Français. Ils viennent le temps d’une saison.
Combien gagnent-ils ? Tout au bas de l’échelle, c’est-à-dire un travailleur non qualifié qui vient en Valais pour la première fois, c’est 13 francs 55 brut, de l’heure. La durée du travail est de 10 heures par jour. Un jour et demi de congé est accordé par semaine
Ca, se sont les chiffres, mais eux, comment vivent-ils ? Il est rare qu’ils puissent louer un appartement. La plupart du temps, ils sont logés chez l’exploitant.
C’est dans une vieille maison, un mazot, que nous sommes allez à la rencontre d’un groupe de saisonniers. Dans un petit village de la région martigneraine. Edson à environ 50 ans, il est d’origine angolaise. Il ne parle que très mal le Français, mais ouvre spontanément sa porte.
On apprend qu’ils vivent à 5 dans cette bâtisse, tous des hommes dans la force de l’âge. Une petite douche en bas, une machine à laver dans un vieux réduit, une chambre commune à l'étage en haut où ils dorment tous. Le loyer mensuel est de 250 francs par personne.
Et quand ils n’ont plus de travail, qu’ils doivent quitter les lieux, cela pose un vrai problème, tous les moyens sont bons pour rester… Jean est un voisin direct de la vieille bâtisse. Il dénonce les conditions d'hygiène qu'il trouve douteuses :"un jour, une personne est venue me demander si elle pouvait dormir dans ma cave, un débarras. Il n'y a rien, juste une lampe. On peut à peine y mettre un matelas."
Pierre-Yves Felley, directeur de la chambre valaisanne d’agriculture, est catégorique. Tout est fait pour lutter contre les propriétaires peu scrupuleux en Valais : "Les contrôles sont fréquents en Valais. Les cas dénoncés sont très rares. L’immense, l’écrasante majorité des exploitants respectent les règles en matière de travail saisonnier. Mais un cas, un seul abus, aussi exceptionnel soit-il, et c’est le risque que toute une profession soit montrée du doigt".