Urgence ou non urgence? le dilemme des physiothérapeutes en ces temps de crise
Les physiothérapeutes et leurs patients ne sont pas épargnés par la crise du coronavirus.
Les physiothérapeutes et leurs patients ne sont pas épargnés par la crise du coronavirus. Jusqu'au 27 avril, les spécialistes ont l'obligation de ne traiter que les urgences. Une notion difficile à déterminer dans le domaine.
On le sait depuis jeudi et les annonces du Conseil fédéral: le déconfinement se fera progressivement, en trois étapes bien distinctes. Le premier assouplissement, prévu dès le 27 avril, concerne les prestataires de services comme les physiothérapeutes. D'ici là, et comme c'est le cas depuis le début de la crise sanitaire, ces professionnels ont l'obligation de ne traiter que les cas urgents. Une notion difficile à déterminer dans les situations de physiothérapie. Sébastien Gattlen, président de PhysioValais explique toutefois qu'une définition globale a pu être établie de concert avec les associations des autres cantons romands: "cela concerne surtout les personnes qui ont subi des opérations à l'épaule ou aux ligaments croisés par exemple, pour qui une absence de traitement peut entraîner un affaiblissement du membre, une récidive, ou des séquelles irréversibles d'un point de vue professionnel ou sportif".
Les non urgences qui deviennent des urgences
Ce qui inquiète maintenant les physiothérapeutes, ce sont les patients laissés sur la touche depuis la mi-mars, considérés comme non urgents. "Quatre semaines plus tard, la situation peut avoir sensiblement changé pour eux. Nous recevons de nombreux appels dans les cabinets de personnes qui, avec le temps, subissent des douleurs de plus en plus handicapantes."
Maintenir le lien
Les spécialistes essaient tant bien que mal de maintenir le lien avec leurs patients par téléphone. La piste Skype a également été explorée, mais elle pose quelques problèmes en matière de protection des données. "La pratique a été autorisée par l'OFSP pour la période coronavirus. Par contre, les critères sont les mêmes que pour les traitements présentiels, donc uniquement pour les cas urgents et les patients à risque. En l'état cela ne nous sert donc pas à grand chose", regrette Sébastien Gattlen.
Forte mobilisation des physiothérapeutes valaisans
Précisons encore que les physiothérapeutes valaisans, dont l'activité s'est fortement réduite, se sont mobilisés pour apporter leur aide dans les hôpitaux en cas de besoin. Une cinquantaine de volontaires se sont annoncés. Aucun d'entre eux n'a pour l'heure été appelé.
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