Unia dénonce les pratiques de Uber et appelle la Confédération et les cantons à agir

Nous vous l’annoncions ce mardi: le groupe américain Uber propose désormais son application à Sion. Une application qui permet en quelques clics de commander un taxi. Les chauffeurs professionnels valaisans n’étaient toutefois pas convaincus. Aujourd’hui c’est le syndicat Unia dénonce les pratiques de Uber.
Selon Unia, Uber modifie à nouveau et de façon unilatérale les conditions contractuelles de ses chauffeurs en leur promettant «plus de liberté». En réalité, rien ne change: les chauffeurs restent des employés et Uber dicte ses conditions. Résultat: les chauffeurs se voient privés de leurs droits et de beaucoup d’argent. «Pour garder un tant soit peu de crédibilité, la Confédération et les cantons doivent mettre un terme au jeu du chat et de la souris du groupe américain et contraindre Uber à respecter les lois suisses», insiste le syndicat. «Sinon, les prestations d’Uber doivent être interdites, comme c’est déjà le cas dans le canton de Genève».
Uber a désormais adapté ses conditions contractuelles pour tous ses employés en Suisse. Unia a eu connaissance de ces modifications. Elles ne changent rien à l’appréciation juridique : le modèle d’affaires et l’organisation du travail restent pour l’essentiel identiques. La seule amélioration digne de ce nom du point de vue des employés est que le for juridique en Suisse est explicitement prévu. Selon Unia, une façon de garder le contrôle sur ces plateformes non-collaboratives serait par exemple d’instaurer une présomption de dépendance à l’égard des assurances sociales. Le groupe devrait alors prouver devant le tribunal qu’il n’est pas un employeur et payer jusque-là le salaire, les cotisations aux assurances sociales et le remboursement des frais. Les cantons sont aussi appelés à agir : ils doivent veiller à ce qu’Uber en tant qu’employeur respecte la loi sur le travail et doivent mettre fin au travail au noir systématique sur lequel repose le modèle Uber.