Une vingtaine de résidents refusent de partir : impasse au camping du Botza de Vétroz
Impasse au camping du Botza : malgré la fermeture annoncée au 31 mars prochain, près de 25 campeurs refusent de partir du site de Vétroz. Ils demandent un délai supplémentaire.

Rhône FM vous l'annonçait en août 2020, le camping du Botza a Vétroz a été vendu à la bourgeoisie de Sion. On apprenait dans la foulée que les quelques 200 emplacements allaient être supprimés et convertis en parcelle industrielle. D'ici le 31 mars 2021, tout devait être débarrassé. "Impossible", affirmaient les campeurs rencontrés sur place. Pour la vingtaine de résidents à l'année c'était une évidence, il fallait plus de temps afin pouvoir "se retourner" et trouver un nouveau logement.
"Nous avons négocié une convention pour éviter les expulsions judiciaires"Virginie Lugon-Luyet, avocate des campeurs
Les mois ont passé et l'échéance approche. Sur place en cette mi-février 2021, près de 25 campeurs sont toujours présents. "Nous avons réussi à entrer en négociation avec le bourgeoisie et le représentant du camping", déclare Me Virginie Lugon-Luyet, avocate des campeurs concernés. "Pendant plusieurs mois, nous avons négocié une convention qui permettait le départ dans la sérénité de tous les campeurs, en évitant les expulsions judiciaires. On leur laissait jusqu'au 31 octobre 2021 pour quitter les lieux".
Tout le monde semblait d'accord pour un départ repoussé, une convention devait être signée ces jours-ci. Mais tout ne s'est pas passé comme prévu. Antoine de Lavallaz est le président de la bourgeoisie de Sion. "Il y a un différend entre l'ancien propriétaire et certains campeurs, résidents à l'année. Ce différent nous empêchera peut-être de prendre possession au 1er avril. Dans le contrat que nous avons passé avec le vendeur, il était clairement stipulé que nous prendrions possession de ces terrains une fois qu'ils seraient libérés de tout campeur".
L'accord capote au dernier moment
La bourgeoisie de Sion l'affirme, elle a proposé un marché à l'ancien propriétaire. La bourgeoisie s'engageait, dans un premier temps, à prendre possession d'une partie seulement du terrain, à savoir le restaurant et la piscine. Mais là encore, ça a capoté : "Nous avons informé le vendeur que nous étions disposé à différer le prise de possession du terrain de la zone camping de six ou sept mois si cela pouvait permettre de régler le différend qu'il y a entre lui et les campeurs. Mais nous avons reçu une fin de non-recevoir", déclare Antoine de Lavallaz.
De son côté, l'avocat de l'ancien propriétaire nous confirme l'impasse dans laquelle sont plongés les protagonistes de l'affaire. "La situation judiciaire est la suivante : nous avons des contrats de location d'emplacements dont la fin est contestée par une vingtaine de campeurs. Comme des procédures judiciaires sont en cours, les personnes pourront rester sans être expulsées", déclare Me Jean-Yves Rebord.
Qui doit prendre possession du camping au 1er avril ?
Jean-Yves Rebord, l'avocat de l'ancien propriétaire, le dit clairement : "Oui je crois que l'on peut dire qu'il y a une impasse. Il y a une problématique sur laquelle les partis n'arrivent pas à s'entendre. Qui doit prendre possession du camping au 1er avril ? La bourgeoisie estime que ce n'est pas à elle de le faire, le vendeur estime que vu ce qu'il a signé, ce n'est plus à lui à s'en occuper à partir de cette date".
Trois partis dans l'impasse. Un vendeur, un acquéreur et au milieu plus d'une vingtaine de campeurs toujours sur place au Botza. Le 31 mars prochain, ils nous le disent, malgré les demandes, malgré la fin de leur contrat, ils ne seront pas partis. Ci-dessous, notre reportage à découvrir
L'avocate des campeurs veut rester positive : "Les négociations sont toujours en cours, j'ai bon espoir qu'on arrive à trouver un accord", déclare Virginie Lugon-Luyet. "La bourgeoisie et le représentant du camping semblent favorables à cet accord, je pars du principe que les campeurs seront encore là le 1er avril 2021 avec de l'eau et de l'électricité. Oui j'ai bon espoir et j'encourage mes confrères dans ce sens", conclut Me Virginie Lugon-Luyet.