Une légende valaisanne dans un musée bernois : faut-il rapatrier le corps empaillé de Barry ?
Il est en terres bernoises depuis plus de 200 ans. Le chien de sauvetage Barry, connu pour avoir sauvé 40 personnes dans les Alpes valaisannes, est entreposé dans un musée de la capitale. Sa place ne serait-elle pas à Martigny, là où se construit un parc à son nom ?
La question peut, de prime abord, faire sourire et pourtant... Lorsque l'on appelle les responsables de la Fondation Barry, on ne sourit pas tant que cela. La question semble taboue. On refuse toute forme d'interview. La question de Barry est un "non sujet", nous dit-on diplomatiquement.
C'est pourtant bien à Martigny que le Barryland est en cours de construction. Un gigantesque parc thématique à la gloire du chien sauveteur Saint-Bernard. 20'000 m² pour un investissement à 24 millions de francs.
Barryland sans Barry, vraiment ?
De notre côté à Rhône FM, curieux comme on est, nous nous interrogeons. Ne serait-il pas logique d'exposer le chien à l’origine d'une telle structure ? L’ouverture du parc – qui porte son nom, faut-il le rappeler – est prévue en 2025, courant de l'été.
Une tombe à Paris
Mais avant d'aller plus loin, un petit rappel. Barry a réellement existé, au début du XIXe siècle. En dix petites années, le chien de l'Hospice du Gd-St-Bernard secourt 40 personnes perdues dans la neige. En 1812 à l'heure de la retraire, les chanoines l'envoient à Berne où il meurt deux ans plus tard. Il ne reviendra jamais.
La légende est en marche. L'image d'un St-Bernard avec son tonnelet de gnôle est née. En France, un monument lui est carrément dédié à l'entrée du cimetière des chiens d'Asnières-sur-Seine près de Paris : "Il sauva la vie à 40 personnes... il fut tué par la 41ème !" Un soldat de Napoléon l'aurait confondu avec un loup. Une légende, une de plus.

Revenir en Valais ?
Depuis 200 ans donc, le corps de Barry est à Berne. À la veille de l’ouverture de Barryland, pourrait-il revenir en Valais ?
"Une exposition permanente à Martigny n'est pas envisageable", explique Stefan Hertwig. Le directeur scientifique et chef du département des vertébrés au musée d'histoire naturelle de Berne précise sa pensée. "En 1812, le prieur de l'hospice du Grand-Saint-Bernard nous a demandé d'accueillir le chien pour y être soigné. Les Bernois ont accédé à cette requête. Et ces 200 dernières années, nous avons respecté cette demande."
Exposer Barry, une fortune
Aujourd'hui, force est de constater que le Saint-Bernard est chouchouté en Suisse allemande. Tel Lénine au Kremlin : "Il est exposé dans une vitrine remplie d’azote. Une vitrine qui représente à elle seule environ 130'000 francs".
"Un prêt temporaire serait possible"
Barry ne reviendra pas sur sa terre d'origine. Mais tout espoir n'est pas perdu. "Un prêt temporaire serait possible. Il faudrait simplement déposer une demande par une institution officielle à notre musée".
Stefan Hertwig précise que les prêts temporaires sont possibles à condition que toutes les précautions de préservation soient garanties. Barryland est averti.