Un sentier didactique à Nendaz pour Charles-Frédéric Brun, surnommé le Déserteur
« Le Déserteur » aura son sentier didactique à Nendaz. La balade retrace le parcours du mystérieux peintre Charles-Frédéric Brun, figure emblématique de la région.
Charles-Frédéric Brun, surnommé « le Déserteur », est un mystère. Un sentier didactique inauguré ce vendredi à Nendaz permet d'en savoir un peu plus sur ce peintre, arrivé de France à la moitié du 19e siècle.
«Ce bonhomme c'est quelqu'un»
Tout au long de la balade, dix-sept panneaux didactiques renseignent sur la vie et l’art du Déserteur, dont on sait très peu de choses. «Ce que l'on sait, c'est qu'il est apparu en 1846 ou 1847, sur les hauts du village de Haute-Nendaz, affamé et épuisé», explique Catherine Glassey, membre de l’ASPN, l’Association pour la sauvegarde du patrimoine nendard. «Il a eu la chance de rencontrer le président de commune de l'époque, Jean-Barthélémy Fragnière, qui lui aurait lancé un morceau de pain, puis lui aurait parlé.» Le président l'invite ensuite à entrer chez lui, mais le Déserteur refuse. Le président lui propose alors de dormir dans l'écurie. «Pour le remercier, ce mystérieux personnage lui a fait un dessin. Le président était complètement ébloui, il n'avait jamais vu ça. Il s'est dit: "ce bonhomme c'est quelqu'un".»
Héros d'une bande dessinée
Le Déserteur a ainsi vécu sans domicile, la peur des gendarmes au ventre, se cachant entre Nendaz et le val d’Hérens, jusqu’à sa mort en 1871. Il est aujourd’hui encore un personnage historique incontournable de Nendaz. Et pour garder son souvenir vivant, l’ASPN a prévu un catalogue qui dresse un inventaire de ses œuvres, un spectacle musical, ainsi qu'une exposition. Mais surtout une bande dessinée qui raconte la vie de ce personnage énigmatique. «Je voulais quelque chose de populaire», poursuit Catherine Glassey. «Et on m'a donné le nom de l'illustrateur Simon Tschopp, basé à Sierre: il a dit oui tout de suite. Durant un an et demi, il a travaillé avec le scénariste Daniel Varenne. Et je ne vous raconte pas toutes les tribulations pour trouver le financement et un éditeur, mais finalement les éditions Favre nous ont dit oui.»
La bande dessinée marque le coup d’envoi de cette commémoration des 150 ans de la mort du Déserteur. Les illustrations, tirées de ce livre, se retrouvent sur les dix-sept panneaux du sentier didactique. Ils sont répartis sur un parcours de sept kilomètres et demi. Le départ est situé à l’Office du tourisme de Nendaz.