Un Saviésan met aux enchères 800 armes militaires, mythiques ou de collection
Il est l’un des rares à exercer ce métier en Suisse. Robin Udry est commissaire-priseur spécialisé dans les armes. Le collectionneur de Savièse organise une vente aux enchères le 30 septembre prochain. Rhône FM l'a rencontré chez lui, au milieu de centaines d'armes.
Savièse, fin de l'été. Nous nous rendons chez Robin Udry, ancien président du PDC local et ex- secrétaire général de l’association ProTell qui milite pour une législation libérale sur les armes en Suisse. La raison? Il organise une vente aux enchères le 30 septembre prochain avec sa société Armis Auction.
Dans son local, des centaines d'armes. De la hallebarde du 15e siècle au fusil d'assaut kalachnikov fabriqué il y a 20 ans. Des armes de chasses, des armes de collection, des armes de luxe, des armes militaires, fusils, pistolets, revolvers. Robin Udry nous fait la démonstration: enlever le magasin, armer le chien, vérifier que la chambre à cartouches soit vide. Les cliquetis raisonnent.
Les fusils à grand-papa
«Mon travail est un peu spécial. En Suisse, nous ne sommes que deux ou trois à organiser ce genre de ventes aux enchères spécialisées dans les armes.» Quelque 800 objets seront proposés à Martigny cet automne, cotés entre 2'000 et 10'000 francs environ. « Elles peuvent venir de personnes dont le grand-papa chasseur ou passionné d'arme est décédé. Ou alors d'un collectionneur qui voudrait renouveler sa collection, par exemple.»
S'en suit alors un travail administratif pour répertorier les objets et la déclarer aux autorités de la part de celui qui est également armurier – c'est-à-dire qu'il possède une patente de vente d'armes, reconnue grâce à un examen passé auprès de la police cantonale. C'est une sécurité, explique-t-il pour éviter tout trafic. «Mais ne vous méprenez pas, nous ne sommes pas dans un contexte où des jeunes de banlieues marseillaises viendraient pour acheter ou vendre des armes après avoir œuvré pour un cartel de la drogue.»
De plus en plus de femmes amatrices d'armes
Avant tout, cette vente s'adresse à des passionnés, nous dit le Saviésan. «Il y aura des armes mythiques.» Un colt de 1911: « On le voit dans presque tous les films avec Alain Delon». La «fameuse» mitraillette Thompson ou Tommygun, «l'arme dans les mains de Winston Churchill en 1940 lorsqu'il vient inspecter les défenses côtières en Angleterre». Ou encore, un pistolet Automag: «Celui-là est plutôt imposant, avec un très gros canon. En tout, il fait plus de 40 centimètres de longueur et pèse trois kilos. Il apparaît par exemple dans "L'inspecteur Harry" avec Clint Eastwood.»
«Les armes sont politisées, mais elles ne sont pas politiques.»
Robin Udry nous l'assure, l'ambiance lors de la vente aux enchères de cet automne, ne sera ni «Robe de soirée-Champagne», ni «Treilli militaire». «Venez comme vous êtes. C'est casual. Vous seriez étonnés de la diversité de personnes qui qui passent la porte de chez moi pour acheter une arme.» Des personnes de tous les âges, de toutes les nations, de plus en plus de femmes, des personnes à sensibilité de gauche et de droite: «Les armes sont politisées, mais elles ne sont pas politiques. Les gens ne viennent pas avec la carte d'un parti.»
Il conclut d'un sourire: «Il y aura beaucoup d'armes allemandes de la Seconde Guerre mondiale présentées à la vente. Mais ne vous attendez pas pour autant à voir des gens avec des costumes Hugo Boss noirs, les cheveux gominés et des bottes au pied.»