"Un peu fou", Yves Quennoz se lance dans la culture de truffes en Valais
Une truffière est en train de sortir de terre du côté de Châtroz, sur la commune de Sion. Cette idée un peu folle, c'est celle d'Yves Quennoz. Le Contheysan a investi 400'000 francs dans ce projet participatif et il en récoltera les premiers fruits dans... 9 ans!
C’est un lopin de terre destiné à vivre de belles histoires. Il y a deux ans, cette parcelle agricole située sur le domaine de Châtroz, à Sion, avait déjà été utilisée par un jeune arboriculteur pour déclarer sa flamme à la fille qu’il aimait (notre article par ici). Aujourd’hui, son propriétaire Yves Quennoz rêve d’en faire une truffière, la première d’une telle ampleur en Valais.
Epicurien et "un peu fou"
Ce mercredi, Yves Quennoz nous emmène sur son terrain d’un hectare, entouré de vignes et d’arbres fruitiers. Le Contheysan, employé dans une entreprise de construction générale dans le canton de Vaud, n’a rien d’un chasseur de champignons. Il nous avoue d’ailleurs ne l’avoir jamais fait. C’est son petit côté épicurien qui l’a poussé à relever ce pari qu'il qualifie lui-même d'un peu fou. Se lancer dans la culture de truffes n’est en effet pas une mince affaire. Il a fallu faire analyser la terre, raccorder la parcelle à un canal pour pouvoir l’arroser, se procurer 440 arbres, plus précisément des chênes truffiers, puis les planter. Le tout représente un investissement de 400'000 francs.
Pour pouvoir financer son projet, Yves Quennoz a lancé une sorte de crowdfunding : "À ce jour, j’ai déjà vendu 350 arbres à 665 francs. Les actionnaires vont du politique au restaurateur, en passant par des chefs d’entreprise, les copains et la famille. L’objectif est que l’on puisse se retrouver une fois par année entre gens qui aiment la truffe ".
Les gourmets vont devoir s’armer de patience
Pour déguster les premières truffes du Clos de Châtroz, il faudra attendre que les arbres grandissent : "On n’en aura pas avant 9 ans. Entre deux, il faut aussi que je m’achète un chien et que je le dresse pour chercher les champignons", sourit le Contheysan. Une fois récoltées, les truffes seront pesées, prises en photo et vendues aux enchères aux actionnaires. L’argent qui en découlera est destiné à la société.
En attendant, une première rencontre entre propriétaires de chênes truffiers valaisans est prévue ce samedi 18 septembre. Au menu pour les 120 personnes inscrites : dégustation de vins valaisans et fondue… à la truffe !