Un oenologue saviésan s'essaie à la culture de houblon
C'est une culture plutôt rare en Valais. Une houblonnière a pris ses quartiers au cœur du vignoble saviésan. Objectif à terme pour son propriétaire: brasser une bière 100% locale.
Avec ses plantes grimpantes et sa structure très aérienne de plus de 5 mètres, c'est une culture qui ne passe pas inaperçue... Une houblonnière a pris ses quartiers au cœur du vignoble saviésan, sur une parcelle de près de 600 mètres carrés. La plantation appartient à Gaël Roten, jeune patron de la cave la Petite Saviésanne, et elle est la pièce maîtresse d'un projet qui trotte dans sa tête depuis quelques années déjà. Ses collègues le surnommaient d'ailleurs gentiment "l'œnologue de brasserie", durant ses études d'ingénieur à Changins. "J'ai toujours aimé boire et brasser de la bière, mais j'ai voulu aller encore plus loin et carrément produire mes propres ingrédients", sourit Gaël Roten.
Chaud et sec, le Valais est propice à la culture du houblon
En Suisse, les plantations de houblon ne sont pas nombreuses et sont plutôt situées du côté alémanique. La production indigène ne couvre que 10 à 12% de la consommation nationale. "Sans doute à cause de l'investissement important que cela nécessite", explique Bastien Christ, chercheur à l'institut Agroscope de Conthey. "La mise en place d'une houblonnière peut coûter jusqu'à 40'000 francs par hectare, sans compter les machines nécessaires à la récolte et au conditionnement des plantes. Du coup, il faut une surface importante pour que cela soit rentable", précise-t-il. "Pourtant, le houblon pourrait très bien se plaire en Valais, puisqu'il y pousse à l'état sauvage", ajoute le chercheur qui s'intéresse depuis quelques mois aux propriétés et au rendement de l'herbacée.
Apprendre de ses erreurs
Si des essais ont été menés par l'Ecole d'Agriculture de Châteauneuf à la fin des années 50, la culture de houblon est aujourd'hui très rare en Valais. C'est donc en autodidacte que Gaël Roten apprend: "je cherche beaucoup sur internet et je fais mes propres expériences. Quand je fais des erreurs, je me dis qu'au moins je ne les reproduirai pas l'année prochaine", rigole le jeune oenologue, qui a eu pour seules mésaventures une petite attaque de pucerons et quelques difficultés liées au vent.
Le plaisir avant tout
Si tout se passe bien, d'ici deux à trois ans, le Saviésan aura de quoi brasser près de 25'000 litres de bière sur sa parcelle de 600 mètres carrés. Mais cet automne, avec sa première récolte, il se contentera de quelques essais: "l'objectif est surtout de se faire plaisir. Un crowdfunding sera lancé pour que les gens puissent venir déguster et aider à faire les recettes".