Un laboratoire géologique à ciel ouvert à Riederalp
Le site du glissement de terrain de Moosfluh, sur la commune de Riederalp, dans le Haut-Valais, est devenu un vaste laboratoire à ciel ouvert.
Le site du glissement de terrain de Moosfluh, sur la commune de Riederalp, dans le Haut-Valais, est devenu un vaste laboratoire à ciel ouvert. Des scientifiques y installent de nouveaux instruments pour étudier en détail un phénomène qui risque de se répandre.
A Moosfluh, sur la rive gauche du glacier d'Aletsch, toute une pente est en mouvement depuis plusieurs années déjà. Mais le déplacement de ces deux kilomètres carrés de roches et de terres s'est accéléré. Par endroits il dépasse un mètre par année. Tous les sentiers pédestres qui traversent la zone ont été interdits par mesure de sécurité. Désormais, seuls les scientifiques qui étudient le phénomène y ont accès. Et pour surveiller les lieux au mieux, ils ont imaginé un système inédit.
Autour de la zone en mouvement, douze capteurs de vibrations sismiques ont été installés. "Avec ces instruments, les spécialistes espèrent littéralement "voir" ce qui se passe à l'intérieur de la masse en mouvement", explique Hugo Raetzo, géologue à l'Office fédéral de l'environnement. Il sera donc possible d'évaluer plus précisément le volume en déplacement, de savoir où la roche se déforme, où elle se brise. "C'est important pour évaluer le danger", précise Hugo Raetzo.
Le géologue estime à environ 150 millions de mètres cubes la masse en mouvement. Mais actuellement, l'hypothèse d'un écroulement massif est écartée. Les scientifiques pensent que toute la paroi va s'effondrer, mais par petits morceaux. La fonte du glacier d'Aletsch en est la cause.