Un jeune Nendard de 17 ans lutte à sa façon contre la sextorsion
Avec le confinement, le risque d’être victime de cyberescroqueries est plus élevé.
Avec le confinement, le risque d’être victime de cyberescroqueries est plus élevé. Les polices suisses et la Prévention suisse de la Criminalité l’ont bien compris. Ils ont donc publié la semaine dernière une vidéo pour sensibiliser la population à la sextorsion.
«Sextorsion», ce mot anglais décrit le chantage par des photos ou vidéos de la victime dans des situations compromettantes. Un réel problème, surtout en cette période de confinement, où l’isolement social et physique est plus important. Et pour lutter contre ce phénomène, les particuliers s’y mettent aussi. A l’image de Bastien Fournier, 17 ans, qui vit à Nendaz. Il s’est lancé il y a un an avec quelques amis dans la chasse aux escroqueurs. Comment il procède ? «On traque les faux profils, on tombe sur un compte qui s’est abonné à nos profils sur les réseaux, et qui commence à nous écrire. Notre premier but, c’est vraiment de savoir si c’est un faux compte ou pas, et une fois qu’on est certains que c’est un fake, qu’il commence à nous demander des chats vidéos, ou bien d’autres choses assez personnelles, on le signale sur la plateforme.» Le problème, c’est qu’il faut plus qu’un seul signalement pour que le compte soit banni. Bastien Fournier a donc trouvé la solution. «On créé plusieurs comptes à côté pour signaler vraiment le compte jusqu’au bannissement.» Ils signalent ensuite le compte aux autorités, pour être sûr que la personne derrière ce faux profil ne puisse plus agir.
«Et on m’a menacé»
La raison pour laquelle il s’est lancé dans cette traque aux arnaques, c’est parce que lui même en a été victime, ainsi que quelques personnes proches de son entourage. «Le compte d’une amie avait été piraté, et le hacker est venu me parler, me demandant mon numéro de téléphone. Je lui ai donné, je ne me doutais pas que ce n’était pas mon amie, et on m’a menacé ensuite, en me disant qu’on avait piraté mes caméras, et qu’ils avaient des vidéos de moi sur des sites pornographiques.» Mais le Nendard de 17 ans ne s’est pas fait piéger. «Je n’y ai pas cru, j’ai eu la chance d’avoir un ami qui m’avait parlé de ce genre d’arnaques, et du coup je n’ai pas réagi. Et il ne s’est rien passé.»
«Enorme pression psychologique»
Mais lorsqu’on est victime de sextorsion, pas facile d’en parler. Bastien Fournier confirme: «C’est énormément de stress, c’est une grosse pression psychologique, parce qu’on ne sait pas ce qu’il se passe, on ne sait pas quoi faire, parfois les gens ont peur aussi de dire qu’ils ont été victime de ça, et s’isolent encore plus, on se sent seul.» Face à ce genre de situation, Bastien Fournier veut encourager les gens à en parler. « La solution c’est de le dire autour de soi. Il ne faut pas laisser passer ce genre de choses. Et il faut faire plus de prévention, dès l’école primaire et le cycle d’orientation.»
Si vous êtes victime de ce type d’escroquerie, sachez qu’il existe un site internet où vous pouvez en parler: stop-sextortion.ch