"Un homme kidnappe des enfants dans une camionnette blanche" : la rumeur ne s'arrête jamais
C’est une rumeur tenace : une camionnette blanche aborderait les enfants en Valais pour les kidnapper.

C’est une rumeur tenace : une camionnette blanche aborderait les enfants en Valais pour les kidnapper. Des plaques étrangères, un homme avec accent "bizarre"... Il y a deux semaines à Ayent, la police cantonale a reçu des dizaines d’appels de mères inquiètes. La police a vérifié, aucune tentative d’enlèvement n’a été observée.
Mais la rumeur a continué à s’amplifier à tel point que la police a dû publier un communiqué pour rassurer la population. Du jamais vu.
Ce phénomène n’est pas nouveau, au contraire, il se multiplie ses dernières années. En cause, les réseaux sociaux, multiplicateurs de rumeurs et fausses informations. Stève Léger, porte-parole de la Police cantonale, affirme que le centre d'engagement a reçu des "dizaines et des dizaines d'appels" de la région d'Ayent voici dix jours. Stève Léger insiste, pas de camionnette blanche qui tente de kidnapper les enfants en Valais.
Pourtant, malgré ces affirmations, la rumeur revient chaque année : en juillet 2017, on se souvient qu’une fausse alerte d’enlèvement dans l’Entremont avait mobilisé la police, des barrages routiers avaient été installés, pour rien. En 2014, la fondation Sarah Oberson lançait une campagne de sensibilisation dans les écoles valaisannes. Le thème de la camionnette blanche avait déjà été abordé : "Vous n'imaginez pas le nombre de fois oû nous entendons des mamans dire qu'elles ont vu une camionnette blanche, qu'elles n'osent plus laisser leur enfant rentrer seul", disait à l'époque Clara Balestra, coordinatrice scientifique de la Fondation Oberson.
Pour l'avocat Guillaume Grand, vice-président de la fondation, il est essentiel de ne pas céder à la panique, de ne pas relayer les fausses informations sur internet : "c'est une sorte de psychose collective. En Valais, tout le monde se souvient de la disparition de la petite Sarah Oberson. Depuis, l'affaire Dutroux en Belgique et d'autres enlèvements ont marqué la population".
Pour Guillaume Grand, il ne faut surtout pas céder à la panique. Mais attention, tient-il à souligner, il faut toujours rester vigilant, "les enlèvements d'enfants, ca existe, il ne faut jamais l'oublier".