Un an après le décès de Léonard Gianadda, sa fondation se porte bien et lui rend hommage
Un an après le décès de Léonard Gianadda, sa fondation lui rend hommage. Elle organise une exposition qui revient, non sans émotion, sur les quatre grands moments de la vie du Martignerain.
Il y a une année Léonard Gianadda disparaissait. Le Martignerain s'est éteint le 3 décembre 2023 à l'âge de 88 ans. Une année après son décès, sa fondation lui rend hommage. "C'était vraiment le bon moment", explique Sophia Cantinotti, l'une des deux commissaires de l'exposition. Vernie ce jeudi soir, l'exposition restera en place jusqu'au 2 février 2025. La fondation rend hommage à Léonard Gianadda en s'arrêtant sur quatre moments clefs de sa vie, celle de photographe, de bâtisseur, de directeur et de mécène.
De 1953 à 1961, le Martignerain voyage à travers le globe comme photographe-reporter. De ses excursions, il ramène des milliers d'images. En 1961, il crée un bureau d'ingénieur au Coude du Rhône. Bouleversé par le décès accidentel de son frère Pierre en 1976, il crée la Fondation Pierre Gianadda. En 45 ans, il monte 180 expositions, accueille 11 millions de visiteurs et organise 46 saisons musicales. Au cours de sa vie, il s'illustre aussi comme mécène, avec des exemples concrets à Martigny, sur les giratoires notamment. "On a dû faire des choix, car les archives sont très riches", raconte Sophia Cantinotti. "Il gardait tout Léonard Gianadda, tant au niveau privé que professionnel", ajoute-t-elle.
Une exposition pour tous
L'exposition s'adresse à tous. Ceux qui l'ont bien connu et ceux qui ne connaissent pas son œuvre et son parcours. "On a découvert plein de choses qu'on ne connaissait pas", sourit Sophia Cantinotti. "Les témoignages des gens qui l'ont connu complètent la vision qu'on a du personnage", ajoute Jean-Henry Papilloud, le deuxième commissaire de l'exposition. "Il avait de multiples facettes", poursuit-il.
Reste que monter une exposition sans Léonard Gianadda ne coule pas de source. Même si le Martignerain laissait souvent carte blanche à ses commissaires, il avait toujours un regard avisé sur l'exposition. "C'était lui le moteur", résume Jean-Henry Papilloud. "On a la chance de pouvoir s'inspirer de son exemple", surenchérit l'historien.
Quant à la question de savoir ce que penserait Léonard Gianadda d'une exposition en son honneur ? Jean-Henry Papilloud répond. "Il serait à la fois gêné et fier de voir ce qu'il a fait", pense-t-il. "A partir de 2008, Léonard Gianadda voulait relier tout ce qu'il avait fait durant toute sa vie : sa jeunesse, la fondation et son mécénat", explique Jean-Henry Papilloud.
L'héritage se poursuit
Un an après le décès de Léonard Gianadda, la fondation se porte bien. Elle a accueilli pour ses deux expositions de l'année, "Anker et l'enfance" en début d'année et "Cézanne-Renoir" cet été, 171'000 visiteurs. "On est ravis" réagit Anouck Darioli, vice-présidente de la Fondation Pierre Gianadda.
Jusqu'ici, les expositions portent encore la signature de Léonard Gianadda. La prochaine, "De Rembrandt à Van Gogh", prévue l'été 2025, a aussi été obtenue par Léonard Gianadda lui-même avant son décès. Et pour la suite, la Fondation compte sur la renommée de l'institution. "On a de la chance d'avoir de grands musées qui viennent nous faire des propositions", se félicite Anouck Darioli. "C'est grâce à lui [Léonard Gianadda], au nom de la Fondation Pierre Gianadda, qu'on a de la chance d'avoir des propositions exceptionnelles qui continuent à arriver", ajoute la vice-présidente de la Fondation.
Reste tout de même le vide laissé par la disparition de Léonard Gianadda. "C'est une grande perte. Il était très présent. Il contrôlait toujours tout", résume Anouck Darioli. Elle relativise toutefois : "toute l'équipe de la Fondation a travaillé avec lui pendant des années, donc on continue de travailler comme s'il était là".