Un adulte valaisan sur six renonce à des soins médicaux. Un sur quatre à des soins dentaires
L’observatoire valaisan de la santé a mis en ligne son rapport "Accès et renoncement aux soins médicaux en Valais". Les résultats sont clairs : une personne sur six a renoncé au moins une fois sur douze mois à se faire soigner. Une sur quatre si l’on parle de soins dentaires.
Nous ne sommes pas tous égaux lorsqu’il s’agit d’aller – ou de choisir d’aller – se faire soigner.
L’observatoire valaisan de la santé a mis en ligne son rapport "Accès et renoncement aux soins médicaux en Valais".
Basé sur les résultats de l’International Health Policy Survey, le rapport fait le point sur l’accès et le renoncement aux soins médicaux aux niveaux cantonal et national. Il est établi en comparaison avec dix autres pays européens et anglo-saxons. 2284 personnes de plus de 18 ans ont participé à cette enquête au niveau national, 320 en Valais, précise Arnaud Chioléro, médecin-chef épidémiologue à l’Observatoire valaisan de la santé.
La bonne nouvelle : l’accès aux soins de premier recours est aisé
En Valais comme en Suisse, environ la moitié des personnes interrogées déclarent pouvoir obtenir un rendez-vous médical le jour même, et la quasi-totalité indiquent pouvoir obtenir un rendez-vous dans les 7 jours. En comparaison internationale, ces taux sont dans la moyenne.
En Valais comme en Suisse, environ 20% des personnes interrogées rapportent devoir attendre moins d’une semaine avant d’avoir rendez-vous chez un spécialiste. En comparaison internationale, cette proportion est élevée.
L’accès aux soins médicaux hors urgences le soir, les week-ends ou les jours fériés est jugé assez ou très difficile par 70% des personnes interrogées en Valais et 60% en Suisse. En comparaison internationale, ces proportions sont élevées.
En comparaison internationale, l’utilisation d’outils électroniques (via internet et via des applications sur smartphone) est très faible en Valais comme en Suisse, que cela soit pour obtenir un rendez-vous ou consulter un résultat de test ou de laboratoire (tous deux 7% contre par exemple 37% aux USA). Les personnes relativement jeunes utilisent plus fréquemment de tels outils.
Des renoncements aux soins médicaux et dentaires pour des raisons de coûts
En Valais comme en Suisse, 16% des personnes interrogées déclarent avoir renoncé à une consultation médicale dans les douze derniers mois pour des raisons de coûts. Cette proportion est particulièrement haute en comparaison internationale. Les personnes jeunes renoncent plus fréquemment à consulter que les personnes âgées.
En Valais, 27% des participants ont renoncé à une consultation chez le dentiste pour des raisons de coûts (Suisse : 30%). Ces proportions sont dans la moyenne supérieure en comparaison internationale. Les personnes jeunes et celles dont le revenu est relativement bas, renoncent plus fréquemment à consulter que les personnes âgées ou celles qui ont un revenu plus élevé.
En Valais, 7% des participants rapportent avoir eu des difficultés à payer les factures médicales au cours des douze derniers mois (Suisse : 9%). Ces proportions sont dans la moyenne en comparaison internationale. Les personnes jeunes et celles dont le revenu est relativement bas, rapportent plus souvent avoir de telles difficultés que les personnes âgées ou dont le revenu est relativement haut.
Plus de la moitié des participants en Valais comme en Suisse rapportent payer « out-of-the-pocket » l’équivalent de plus de 1’000 dollars US par année. Cette proportion est particulièrement haute en comparaison internationale.
Les résultats restent toutefois à nuancer : d’abord parce que le panel des participants n’est pas forcément élevé, même s’il permet de tirer des conclusions, mais tout en les nuançant, précise Arnaud Chioléro. Par ailleurs l’enquête ne permet pas de préciser à quels types de traitements les participants renoncent, ni à "l’importance" de ces traitements qui ne sont pas engagés. Quoi qu’il en soit, le rapport met le doigt sur des comportements qui pourraient être plus limités en fonction des choix et de l’attitude des professionnels de la santé mais également selon les stratégies mises en place par les politiques pour y remédier.