Travail au noir : la construction valaisanne veut plus de contrôles
La construction valaisanne n'en peut plus des conséquences du travail au noir et si les moyens de le contrer sont avant tout fédéraux, au niveau cantonal, ils sont insuffisants.
La construction valaisanne n'en peut plus des conséquences du travail au noir et si les moyens de le contrer sont avant tout fédéraux, au niveau cantonal, ils sont insuffisants. Du moins pour assurer le niveau de contrôle de chantiers souhaité par la branche.
De guerre lasse, le Bureau des métiers, l'Association valaisanne des entrepreneurs et les syndicats ont décidé d'y ajouter leur "patte" – et leur manne – afin de traquer plus avant les fraudeurs. "On a dû adopter le principe "aide-toi et le ciel t'aidera"… pour suppléer aux carences du secteur public" s'insurge Jeanny Morard, secrétaire régional d’Unia Valais, satisfait sur le fond des mesures qui pourront être mises sur pied par du financement privé (interview ci-dessous).
Ces mesures passeront par l'ARCC, "l'Association de renforcement des contrôles de chantiers" qui sera portée sur les fonds baptismaux avant avril 2016, explique Serge Métrailler, directeur de l'Association valaisanne des entrepreneurs (interview ci-dessous). A terme, un inspecteur de coordination plein temps, soutenu par six temps partiels à 20%, viendront prêter main forte aux inspecteurs "officiels" de l'ICE, l'inspection cantonale du travail.
Ce développement privé des enquêtes portera les engagements des faîtières de la construction et des syndicats à près de 800 mille francs par an pour le contrôle de chantier. Il faudra toutefois patienter puisque c'est en principe au mois de mai que le parlement valaisan bouclera la deuxième lecture de la loi sur le travail. Elle devrait consacrer le principe des "inspecteurs assermentés". Ensuite l'association devra signer une convention avec la cheffe du département concerné, Esther Waeber-Kalbermatten qui doit consacrer ce partenariat public-privé proposé "dans l'intérêt de l'économie valaisanne" précise Serge Métrailler.