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Taux négatifs : des pertes en vue sur la fortune mais des charges à la baisse sur les hypothèques

L'argent déposé sur un compte ne rapporte plus.

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Rédaction Rhône FM, Rédaction Rhône FM
21 août 2019, 12:53
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L'argent déposé sur un compte ne rapporte plus. A dire vrai, la tendance va même vers le contraire. Il devrait coûter à son propriétaire.
C'est déjà le cas dans de nombreux établissements qui répercutent sur leurs "gros" clients", le fameux taux négatif introduit par la BNS. La Banque nationale suisse, naturelle dépositaire des liquidités gigantesques de nos banques (dans le jargon "les avoirs à vue"), leur facture un intérêt de 0,75% pour réceptionner ces montagnes de liquidités.

L'introduction de cette «ponction» remonte au 22 janvier 2015. Elle fait partie de l'arsenal de la BNS pour tenir sa politique monétaire.
Jusqu'ici, les banques assumaient seules cette charge. Mais depuis plusieurs mois, une majorité d'entre elles la répercutent sur une partie de leurs clients.

Les pratiques et les montants varient d'une banque à l'autre.

Presque partout, à l'exception de la Banque alternative suisse qui l'applique sur tous les comptes privés (0,125% jusqu'à 50'000 francs de liquidités puis 0,75% au-delà), les limites de prélèvement varient.
Au Crédit Suisse par exemple, la répercussion s'appliquera dès le 1er septembre mais se limitera aux clients fortunés disposant d'actifs, en euros uniquement, de plus d'un million (taux négatif de 0,4%). «Le Credit Suisse suit ainsi d'autres banques qui appliquent des taux d'intérêt négatifs depuis un certain temps déjà. Font exception les comptes en euros de clients privés disposant d'actifs inférieurs à un million» nous a précisé Jean-Paul Darbellay, porte-parole pour la Suisse romande.
UBS répercutera dès le 1er novembre ce taux négatif de la BNS pour les clients à la tête de liquidités égales ou supérieures à 2 millions de francs (s'y ajoute pour les comptes en euros d'un demi-million et plus, un prélèvement de 0,5%).
Postfinance retire désormais un pourcent sur tout montant supérieur à 500'000 francs.
En Valais, la banque cantonale privilégie pour l'instant le cas par cas. Pas question toutefois de toucher le petit épargnant, explique le président de la direction, Pascal Perruchoud. En revanche, la banque tient à accorder une attention particulière à de nouveaux clients qui voudraient déposer de grosses liquidités, histoire de "splitter" leurs avoirs dans plusieurs établissements.
Le point de vue est similaire au sein des Raiffeisen. Même si chaque banque est autonome pour fixer ses propres conditions, aucune n'aspire à ponctionner les petits clients privés, relève Samuel Romailler (interview ci-dessous), membre du comité de la Fédération des Raiffeisen du Valais romand et président de la direction de l'établissement Sion et Région.

Des dépôts qui coûtent pour des emprunts toujours plus accessibles

Mais cette nouvelle donne impacte aussi un tout autre registre. Si à l'avenir, les montants qui dorment sur des comptes diminueront au fur et à mesure des prélèvements de taux négatifs, à l'inverse, le marché des crédits devient toujours plus accessible. Dans les faits, plutôt que de bloquer des liquidités qui vont coûter, autant les prêter à des taux qui peuvent encore rapporter ou tout du moins, limiter la casse. Les administrations publiques se voient d'ailleurs déjà proposer des crédits en taux négatifs. En gros, au lieu de payer un intérêt sur un montant emprunté, la débitrice va encore encaisser un pourcentage sur le dit montant. Par exemple sur un engagement à 3 millions de francs, il n'est plus rare d'obtenir la disponibilité avec, en plus, un supplément non remboursable de 7'500 francs/an pour un taux négatif appliqué de 0,25%.

Jusqu'ici, cet accès ne concerne pas les privés en Suisse. "On connait notamment une banque danoise qui fait des prêts aux particuliers à -0,5%. Après c'est un peu une illusion d'optique car il y a quand même des frais", relève Jean-Raphaël Fontannaz (interview ci-dessous), porte-parole UBS. Mais il est aussi vrai que pratiquement, le client obtient ses emprunts presque gratuitement.

Des emprunts hypothécaires combinés

Reste le choix de la formule lors de la conclusion d'un prêt hypothécaire. Et là, les variantes sont nombreuses. Entre le très fluctuant taux "LIBOR" ("le taux d’intérêts LIBOR franc suisse a 3 mois est le taux moyen auquel une sélection de banques londoniennes veulent s’accorder des prêts en francs suisses d’une durée de 3 mois" selon global rates), le taux variable et les taux fixes, les combinaisons sont nombreuses.
Depuis plusieurs années, les taux fixes à un terme défini sont les plus courants. "Actuellement et hors cas particuliers, la tendance à 10 ans sur un taux fixe oscille entre 1,1 et 1,2%", relève Samuel Romailler qui précise que les chiffres sont à prendre avec prudence puisque le marché ne cesse d'évoluer et que chaque banque choisi ses propres options.
"Le bon taux, est celui où vous êtes à l'aise par rapport au risque que vous prenez par exemple si vous choisissez le Libor où les taux peuvent changer rapidement, ou si vous préférez la tranquillité et la sécurité d'un taux fixe à 10 ans, à 15 ans ou à 20 ans… Et à ce moment-là, c'est vous qui décidez combien coûte votre tranquillité", conclut Jean-Raphaël Fontannaz.

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