Syngenta en mains chinoises: aucun choc des cultures à l'horizon
Syngenta a passé le cap des 100 jours en mains chinoises.
Syngenta a passé le cap des 100 jours en mains chinoises. Et du côté de Monthey, le plus grand site de production du groupe, rien n’a changé sur le plan opérationnel à en croire le directeur, Pascal Bugnon. Pour l’heure, il n’a même pas eu de contact direct avec ses nouveaux dirigeants.
En Suisse, le rachat du groupe bâlois par ChemChina a suscité critiques et inquiétudes. S’élevant à 41 milliards de francs, l’opération est la plus grosse acquisition jamais réalisée par une société chinoise à l’étranger. Mais travailler pour un groupe contrôlé par l’Etat chinois ne fait pas peur à Pascal Bugnon. "Il y a un dialogue et une ouverture d’esprit très grande dans ce pays".
Reste que la culture entrepreneuriale n’est pas la même qu’en Suisse. Les Chinois sont réputés pour avoir de très grandes attentes en termes de productivité par exemple. "L’investissement de ChemChina s’inscrit dans une vision à long terme pour développer et moderniser l’agriculture en Chine. Les pressions, au contraire, risquent d’être beaucoup plus faibles que si les actionnaires étaient des caisses ou des fonds de pension", constate Pascal Bugnon.
En Chine, pas la même culture syndicale non plus. Les travailleurs ne connaissent les congés payés que depuis 2007 et ceux-ci tiennent sur les doigts des deux mains. Mais là encore, la direction montheysanne ne craint pas de choc des cultures. Il n’y aura aucun changement dans les conditions de travail des employés ni à Monthey ni dans les autres sites suisses.