Sierre : au camping du Robinson, "tout le monde a peur de perdre sa maison"

Constructions insalubres, promiscuité et risque d'incendie… A Sierre, le camping du Robinson est en danger, il doit être assaini. Du changement, attendu depuis des années, est en passe de se réaliser : le "plan d'aménagement détaillé" sera présenté aux résidents dans quelques semaines.

Au camping du Robinson à Sierre, des centaines de gens attendent le futur avec angoisse… "Sur place, on vit avec la peur au ventre, celle de perdre sa maison et de se retrouver à la rue", nous confie Valérie Salamin, résidente et présidente de l'Amicale du Robinson.

Pour bien comprendre la situation, il faut se rendre sur place. Le Robinson, ce n'est plus un camping, c'est un véritable quartier de Sierre, un petit hameau, un lieu-dit : on y trouve des maisons, des rues, des boites à lettres, une buvette… des centaines des personnes vivent là, on parle de 250 résidents à l'année. Et alors ? Eh bien, c'est parfaitement illégal. Durant des décennies "on a laissé faire", nous dit-on à demi-mot. Résultat : les irrégularités sont aujourd'hui légions. Constructions trop proches les unes des autres, risque d'incendie. De nombreux "mobile homes" ne sont plus mobiles du tout. Ceci, bien que le Robinson soit officiellement un "camping de passage".

En mai 2017, la municipalité de Sierre a lancé un plan d'aménagement détaillé. Objectif avoué : redessiner le camping en profondeur. Deux ans après, on apprend que ce fameux plan sera présenté d'ici quelques semaines aux résidents du camping. Rhône FM est en mesure de vous en dévoiler les grandes lignes.

Tout d'abord, une certitude, le camping ne sera pas fermé. Il sera même agrandi de plus de 20% environ. Concernant les résidents, le président de la Ville de Sierre Pierre Berthod est catégorique : "Je comprends la peur des gens. C'est leur lieu de vie, le lieu dans lequel ils ont vécu. Je peux annoncer qu'on va agrandir le périmètre. Cet agrandissement permettra de régulariser certaines zones".

Pierre Berthod poursuit : "Il y a aussi des lieux totalement insalubres, qu'il va falloir démonter". Le nombre de résidences concernées n'est pas communiqué, mais Pierre Berthod se veut rassurant : "nous planifions de nouvelles constructions pour faire en sorte que ces personnes (ceux qui devront quitter leur habitation NDLR) puissent continuer à résider dans ce camping (...) On ne demandera à personne de partir. Mais certains résidents n'ont plus un emplacement en conformité il faut le dire. Alors oui, il va falloir trouver une solution, d'autres lieux où se loger, dans le camping ou ailleurs sur la commune. On laissera le temps qu'il faudra pour que les choses se fassent avec les besoins de chacune et de chacun".

Première échéance, cette séance d'informations au printemps. Puis les mises à l'enquête. Normalement, le début des travaux est programmé à fin 2020.