Réouverture des cabanes de montagne : une soif de liberté en période de pandémie
La réouverture des cabanes de montagne, autorisée dès le 11 mai prochain, est forte en symbole. Perdus au sommet des montagnes, ces lieux illustrent parfaitement cette envie de liberté (un peu) retrouvée. Sur place, comment faire respecter les consignes ?
C'est dans un peu plus d'une semaine. Le 11 mai. Un lundi, le jour où le déconfinement prend vraiment tout son sens avec la réouverture partielle des restaurants, des magasins et des écoles. Mais le 11 mai, c'est également le jour où les cabanes de montagne auront l'autorisation d'accueillir à nouveau les randonneurs, les assoiffées d'air pur. Sur le site du Club Alpin Suisse (CAS), tout est indiqué. Les cabanes de montagne doivent disposer d'un «concept de protection» indiquant comment elles entendent se conformer aux directives du Conseil fédéral. Toutes les dispositions édictées par les autorités doivent continuer, règles d'hygiène et de distance, mesures de protection pour les hôtes et les collaborateurs.
Seuls un tiers des lits disponibles
«Nous sommes très contents de pouvoir rouvrir, de pouvoir travailler. On va voir s’il y aura du monde ! » Jean-Michel Bournissen est le gardien de la cabane des Vignettes sur les hauts d'Arolla dans le Val d’Hérens. La cabane sera l’une des toutes premières à ouvrir ce 11 mai 2020 : «On a une cabane d’une capacité pouvant accueillir une centaine de personnes. On va réduire à 30 occupants maximum, ceci afin de pouvoir respecter les distances sociales. De plus, les réservations ne se feront que par téléphone ou internet. Les gens qui ne s’annoncent pas, nous ne pourrons pas les accueillir malheureusement». Jean-Michel Bournissen qui rappelle que les randonneurs doivent avoir leur propre sac de couchage, «et surtout, il ne faut pas prendre de risque ! Au moindre signe de contamination, il ne faut pas entreprendre de randonnée ! Nous sommes loin des secours ici. Seuls les gens en pleine forme peuvent venir».
Transformer la cabane en hôpital ? Hors de question !
On quitte le Val d’Hérens, direction la cabane du Trient. Là, on annonce une ouverture pour début juin. On se prépare. Mettre en place les règles et les mesures d’hygiène dans un tel lieu, ce n’est pas si facile. «Ah complètement, je me réjouis de rouvrir», nous répond le gardien Olivier Genet, «mais je n’ai pas du tout envie de transformer la cabane en hôpital avec des verres en plexiglas partout !» Comment faire respecter les consignes dans un tel contexte, en montagne, dans une cabane isolée ? «Nous aurons un concept de protection, un plan qui sera affiché à l’entrée, un panneau explicatif pour toutes les cabanes de la section», poursuit Olivier Genet. «Chaque personne est adulte, Le gardien n’est pas agent de police, nous avons un concept et nous pensons que les gens vont le respecter». Et si du désinfectant sera disponible dans les cabanes, il est néanmoins conseillé d’en avoir sur soi. Autre mesure, les déchets occasionnés par le séjour devront être ramenés en plaine par le randonneur.
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