Refus de transfusion : sauver ou laisser mourir ? L'hôpital répond
Suivre la volonté du patient et le laisser mourir, ou le sauver contre son gré ?
Suivre la volonté du patient et le laisser mourir, ou le sauver contre son gré ?
C’est la question auxquels sont parfois confrontés les médecins. Prenez l’exemple d’un accident de la route. Intervention des secours, la victime a perdu beaucoup de sang. Elle nécessite une transfusion sanguine. Et là, la personne encore consciente refuse par "conviction personnelle et religieuse". Alors, que faire ?
En Valais, les autorités médicales nous disent que la "liberté de conscience" doit prévaloir. Elle doit prévaloir, sauf dans certaines situations extrêmes, estime Damian König, docteur en droit, chef des affaires juridiques et éthique à l’hôpital du Valais : "lorsque le patient est incapable de discernement, comme un enfant en bas âge, le médecin peut agir, en se tournant vers l’autorité de protection de l’enfant qui tranchera".
Du côté des témoins de Jéhovah, c’est un tout autre son de cloche. Le 24 mars dernier, dans un arrêté, le Tribunal fédéral a écarté les griefs du mouvement religieux contre l'Hôpital neuchâtelois : les témoins de Jéhovah contestaient une directive prévoyant des transfusions obligatoires en cas d’hémorragie.
Pour en savoir plus nous nous sommes rendus à Martigny, à une réunion des fidèles dans leur "salle du Royaume". Sur place, des gens souriants, accueillants. Tablettes numériques en guise de bible pendant la cérémonie. Oui, ils nous l’ont confirmé, ils refusent la transfusion. Bible à l’appui, ils montrent un passage où Dieu ordonne de ne pas ingurgiter de sang.
"Des alternatives existent, insiste Philippe Mayor, du service d’information pour la Suisse romande des témoins de Jéhovah. Des thérapeutiques dites « de remplacement » qui se développent de nos jours. Nous ne sommes pas contre la transfusion sanguine en règle générale, mais nous demandons seulement de respecter nos croyances", conclue Philippe Mayor qui considère que d’aller contre sa volonté est un « viol de conscience ».