Rassemblements limités, comédiens masqués, mandats rares: les métiers de la scène restent muselés

Premiers à l'arrêt, derniers à reprendre…Les métiers de la scène prennent leur mal en patience…Sur les planches, distances et masques s'invitent aux répétitions. A la technique, on se bat pour chaque mandat.
Alors que le déconfinement se poursuit, les métiers de la scène prennent leur mal en patience. L'événementiel et la culture restent encore muselés par les restrictions. Rassemblements limités, mandats disparus, masques obligatoires…
Perdre en substance dans l’exercice théâtral
En Valais, rares sont les troupes de théâtre qui ont repris leurs activités. Il faut dire que les masques et distances sociales compliquent l'exercice des artistes. Exemple à l'école de théâtre de Monthey, ou les cours ont repris début juin. «Nous avons organisé quelques cours pour le plaisir de se retrouver et d’échanger de vive voix, résume le responsable, Olivier Duperrex. Mais j’espère que toutes ses restrictions seront levées d’ici la rentrée de septembre. Le théâtre, plus que tout autre art, est une activité d’échange, de contact, d’expression. Le pratiquer dans ces conditions, c’est perdre en substance.»
Un avis partagé par Fabrice Bruchez, comédien professionnel, qui a repris les répétitions…et donne la réplique à ses collègues, visière sur le visage. «On fait le plus attention possible, mais les distances ne peuvent pas toujours être repectées, ce n’est pas possible. La mise en scène devrait être totalement chamboulée. Et puis, il faut bien aller de l’avant et continuer son métier.»
A la technique, c’est la course au mandat
A la régie comme sur les planches, les difficultés s'invitent. En trois mois, Luigi d'Antonio a perdu presque 70% de ses mandats. Fondateur de Manhattan Audio - entreprise valaisanne spécialisée dans l'image, l'éclairage et la sonorisation, l'entrepreneur n'a pas attendu avant de faire une demande de chômage technique pour ses employés. C'était début mars. Aujourd'hui, il se bat jour après jour, à la recherche de mandats… comme à ses débuts. «J’ai l’impression de me retrouver vingt ans en arrière, au début de la boîte, confesse Luigi D'Antonio. On survit grâce à quelques mandats, location de matériel et installations fixes, mais difficile de ne pas se sentir impuissant. On ne peut faire qu’attendre. Plus les rendez-vous s’ajouteront au calendrier, plus les associations et organisateurs évenementiels seront encouragés à reprendre du service.»