Provoquer des crises d'épilepsie pour traiter la dépression, c'est à Martigny que ça se passe
En psychiatrie, une toute nouvelle unité a ouvert ses portes à Martigny en mai 2019.

En psychiatrie, une toute nouvelle unité a ouvert ses portes à Martigny en mai 2019. Objectif : traiter la dépression avec des électrochocs… C'est très sérieux et ça marche ! Le taux de réussite avoisinerait les 80%. Bienvenue dans l’unité d’électroconvulsivothérapie.
Imaginez, deux électrodes posés sur votre tête, un cale-dent dans la bouche… On vous endort... Un courant électrique parcourt votre cerveau et provoque une crise d’épilepsie. Ce traitement, que certains imaginaient révolu, est toujours d'actualité. Une tout nouvelle unité d’électroconvulsivothérapie, c'est le terme officiel, a ouvert ses portes à l’hôpital de Martigny en mai dernier (infos ici).
Une réelle efficacité
Sacha Celik, psychiatre et responsable de la nouvelle unité, est convaincu de son efficacité. «De nombreuses études l’ont prouvée. L’électroconvulsivothérapie peut soigner des maladies psychiatriques comme les dépressions sévères, les troubles bipolaires et parfois certaines schizophrénies». Six à douze séances au total sont nécessaires, ceci à raison de deux rendez-vous par semaine à Martigny. Depuis mai dernier, une vingtaine de patients ont été traités avec un taux de réussite qui avoisinerait les 80 %. Des résultats impressionnants, à tel point qu’aujourd’hui l’électroconvulsivothérapie a le vent en poupe. «En Suisse, il y en a une douzaine d’institutions qui la proposent, confie Sacha Celik sur Rhône FM. « En Suisse romande, on en compte trois. Une au CHUV, une à la clinique psychiatrique privée «La Métairie» de Nyon et une désormais chez nous en Valais».
Une méthode barbare ?
Mais malgré ces chiffres, force est de constater qu'aujourd'hui encore, les électrochocs ont mauvaise réputation. «Son histoire est difficile et mouvementée», poursuit le psychiatre Sacha Celik. «Cette thérapie a été inventée dans une période sombre de la psychiatrie. Tout a changé, depuis le milieu des années 80». Mais au fait l’électroconvulsivothérapie, comment ça marche ? Ne ratez pas l’interview de Sacha Celik ci-dessous !
