Projet-pilote conduit à Sion pour rendre "plus démocratique" la démocratie helvétique
Effritement des partis politiques traditionnels, montée des populismes, fake news et participation en baisse : la plupart des démocraties sont en crise.

Effritement des partis politiques traditionnels, montée des populismes, fake news et participation en baisse : la plupart des démocraties sont en crise.
Pour tenter d'y remédier, une équipe de l'Université de Genève, emmené par la professeur Nenad Stojanovic, va faire de la ville de Sion son laboratoire. Elle va y transposer un système américain d'information politique utilisé dans l'Oregon. Dans cet Etat, c'est un panel de citoyens tirés au sort qui rédige un avis sur les sujets soumis à votation.
A Sion, qui a notamment été choisie pour sa taille – ni trop grande, ni trop petite – et la composition de sa population comparable à la moyenne Suisse, 2000 citoyens ont donc été tirés au sort. Au terme d'un processus de sélection, 20 d'entre eux se réuniront en novembre. Accompagnés d'experts, ils produiront un rapport d'une page A4 sur l'un des sujets qui sera soumis à votation populaire le 9 février 2020. Ce document sera ensuite envoyé à tous les citoyens sédunois, dans un courrier séparé, parallèlement au matériel de vote et à la traditionnelle brochure d'information de la Chancellerie fédérale. Une première analyse de ce projet pilote baptisé "demoscan" sera rendue publique au printemps 2020. Son ambition est de rendre la démocratie helvétique "encore plus démocratique" en tonifiant les taux de participation.
D'autres études devraient suivre ailleurs dans le pays. Si l'expérience est concluante, le président de la ville de Sion, Philippe Varone, est d'ores et déjà prêt "à poursuivre l'aventure" lors de nouvelles consultations.