Professionnalisation des artistes, COVID-19: Jacques Cordonier fait le bilan de 30 ans de carrière
Il est le visage de la culture valaisanne depuis quinze ans.
D'ici un mois et demi, Jacques Cordonier profitera d'une retraite bien méritée.
Nommé directeur en 1988 de ce qui était alors la bibliothèque cantonale, le natif de Montana a pris les rênes de la Médiathèque Valais en l'an 2000, avant de devenir le tout premier chef du service de la culture du canton, c'était en 2005.
Un domaine qui a beaucoup changé ces vingt dernières années, reconnait-il. En 2006, le canton comptait par exemple une petite dizaine de compagnies de théâtre professionnelles. Elles sont aujourd'hui une quarantaine.
Cette professionnalisation, le canton l'a voulue et accompagnée au travers de dispositifs comme Théâtre Pro ou Musique Pro.
"Aujourd'hui, on a beaucoup de retours qui nous disent que la vie culturelle en Valais est intéressante et qu'elle est riche", se réjouit le chef du service de la culture.
Retraite en plein COVID-19
Mais c'est avec un petit pincement au cœur que Jacques Cordonier constate qu'il quittera son poste dans un contexte très difficile pour le domaine culturel, frappé de plein fouet par la crise du coronavirus.
Le Conseil fédéral a décidé dès le début du confinement de débloquer 280 millions pour les acteurs culturels, dont 180 à fonds perdus. Les 26 cantons ont prévu une somme équivalente pour l'aide d'urgence.
Mais cela ne suffira probablement pas pour faire redémarrer la branche. Selon lui, la production ne reviendra pas à la normale avant en tout cas l'été 2021. "Il nous faut collectivement réfléchir comment on peut accompagner cette reprise", souligne-t-il.
Il estime que la Suisse ne pourra pas faire l'économie d'une réflexion sur le statut des artistes.
Pour la suite, Jacques Cordonier refuse de dévoiler ses plans pour le futur. "Je ne vais pas vous faire de confidences excessives", sourit-il. Il dit vouloir, dans un premier temps, partir marcher longtemps. "Une de mes ambitions, c'est que ma tête rejoigne mes pieds", plaisante-t-il.