Prof d'université et candidat aux fédérales, c'est possible ? Largey renonce, Clivaz fonce
Etre à la fois professeur d’université et candidat chez les Verts aux élections fédérales… Deux personnalités au parcours similaire ont fait un choix de vie opposé.

Etre à la fois professeur d’université et candidat chez les Verts aux élections fédérales… Deux personnalités au parcours similaire ont fait un choix de vie opposé. Nommé en juin professeur de Droit administratif à plein temps, Thierry Largey arrête la politique. De son côté, Christophe Clivaz a baissé son taux d’activité et espère être élu à Berne.
Quelle carrière choisir : le monde professionnel, ou la politique ? Cette question, beaucoup de nos dirigeants se la posent. Et l'exemple suivant est emblématique... Deux hommes du même bord, chez les Verts, confrontés à un moment de leur vie au même choix, ont pris un virage opposé. Focus sur Thierry Largey et Christophe Clivaz.
Largey dit stop
Pourtant au départ, tout semble clair : en avril 2019, Thierry Largey, 46 ans et Christophe Clivaz, 50 ans, se lancent dans la course au Conseil national. Les deux hommes sont connus du monde politique valaisan. Largey, député au Grand Conseil, chef de groupe. Clivaz, ancien député et actuel conseiller municipal de Sion. En juin, coup de théâtre : Thierry Largey annonce son retrait de la vie politique. Les raisons sont professionnelles, un poste de professeur à l'université de Lausanne, à plein temps. «C’était une opportunité unique d'être engagé comme professeur associé à 100% à l'Université de Lausanne», nous confie Thierry Largey. «Une proposition comme ça, enseigner le droit, faire de la recherche, on ne peut pas la refuser. Oui, il y a des choix à faire, ce n'est pas possible de concilier un tel emploi avec une carrière politique.» Un choix qui ne se refuse pas, insiste-t-il. Malgré le contexte politique. «Peut-être qu’effectivement, ça a un peu déçu chez les Verts (...) Non je n’ai pas de regret, je crois que l’opportunité ne pouvait pas être manquée. Le timing n’était pas idéal, mais je ne l’ai malheureusement pas choisi». Le timing n'était pas idéal, dit Thierry Largey, l'année des Fédérales. L’année où les verts ont le vent en poupe.
Clivaz y croit
Etre professeur à l'Université et engagé politiquement, non Thierry Largey ne voulait pas, il renonce. Christophe Clivaz, lui, fonce. Car oui, Christophe Clivaz est lui aussi professeur à l'Université de Lausanne. Seulement, il a choisi voici quelques années de baisser son taux d'activité pour continuer la politique. Aujourd'hui, il est professeur associé à l’institut de géographie et durabilité, à 60% et pourquoi pas espère-t-il, bientôt conseiller national. Christophe Clivaz le sent, les Verts ont a un coup à jouer. «Oui je suis candidat pour la quatrième fois au Conseil national (rires), mais pour la première fois, on sent que le vent est dans les voiles pour les Verts, affirme Christophe Clivaz. Pour moi c'est important, je parle du sens de ma vie, de pouvoir jouer sur l'action du politique pour faire changer les choses.» Christophe Clivaz garde-t-il de la rancoeur envers son ancien compagnon de combat ? «Absolument pas. Il ne faut pas oublier qu’il a fait un énorme travail pour en arriver là. C’est un concours exceptionnel qu’il a remporté. Je comprends tout à fait qu’il fasse ce choix». Un choix inverse à celui pris par Christophe Clivaz ? «Me concernant, cela s’est fait d’une manière un peu incrémentale, sans vraiment devoir choisir entre l’un ou l’autre (politique ou carrière professionnelle NDLR). Je suis entré dans le monde politique alors que j’avais déjà un poste de professeur. Je connais suffisamment bien Thierry Largey pour savoir que s’il a pris cette décision, il ne reviendra pas en arrière. Son choix est tout à fait compréhensible».
Sans Thierry Largey, les Verts veulent quand même y croire. Jean-Pascal Fournier l'a remplacé sur la liste. Une liste paritaire de huit candidats au total. Huit candidats, pour un seul objectif : conquérir le premier siège vert valaisan au Conseil national. Réponse le 20 octobre prochain, le jour des élections fédérales.