Prise en charge des addictions: le Valais manque de cohérence
La situation s’améliore mais la crise d’Addiction Valais n’est pas encore surmontée.

La situation s’améliore mais la crise d’Addiction Valais n’est pas encore surmontée. Le nouveau rapport portant sur la politique cantonale de l’addiction a été dévoilé aujourd’hui devant la presse. Dans la foulée de sa première analyse présentée l'an passé, l'expert en la matière, Bernhard Eichenberger, mandaté par le canton y relève notamment un manque de cohérence dans les modèles de prise en charge mais également dans la clarté de ses mandats de prestations.
Il pointe notamment du doigt le manque de collaboration entre Addiction Valais et les psychothérapeutes de l’Hôpital du Valais. «Les troubles psychiatriques dont souffrent les personnes dépendantes ne doivent pas être négligés», observe l’expert, qui exige plus de coopération entre les réseaux socio-thérapeutique et médical.
Cette réflexion se heurte à un problème : la pénurie de psychiatres n’est plus à prouver, en Valais comme dans le reste de la Suisse. Est-ce donc vraiment une demande réaliste ? La réponse de Bernhard Eichenberger.
Et au canton, que pense-t-on de ces exigences? La réponse d'Esther Waeber-Kalbermatten, conseillère d'Etat en charge du DSSC:
Pour rappel le premier rapport Eichenberger avait été rendu en janvier, sur la base des auditions de collaborateurs anciens ou actifs de la Fondation Addiction Valais. Avec près de 60 départs entre 2012 et 2017, le taux de fluctuation du personnel des quatre centres d’Addiction Valais était considéré comme « intolérablement élevé » par l’audit. Depuis, le Conseil de Fondation a été entièrement renouvelé, à une exception près. Deux places sont encore vacantes. Jérôme Favez, chef du service de l’action sociale, a pris la température auprès de la nouvelle équipe. On l’écoute.
Certaines mesures préconisées par Bernhard Eichenberger sont déjà engagées par le Département de la santé, des affaires sociales et de la culture. Entre autres : des prestations en faveur des personnes accompagnées hors canton, ainsi qu’un soutien socio-éducatif à domicile.
A noter que, sans autorisation d'exploiter depuis début 2018, la fondation Rives-du-Rhône a dû licencier du personnel et refuser des patients. Le canton ne semble pas décidé à lui octroyer le sésame convoité. Elle avait quitté Addiction Valais et tenté d'ouvrir un nouveau foyer au début de l'année dernière.