Prêtre valaisan condamné à Perpignan : l'évêque de Sion avait refusé de l'ordonner en Valais
Le curé valaisan condamné à 15 ans de prison pour pédophilie à Perpignan n'a jamais exercé en Valais.

Le curé valaisan condamné à 15 ans de prison pour pédophilie à Perpignan n'a jamais exercé en Valais. On apprend ce mardi que Norbert Brunner, évêque de Sion à l’époque, avait refusé son ordination voici plus de 20 ans.
Cette affaire de pédophilie, inconnue en Suisse jusqu’à aujourd’hui, a suscité une très grosse émotion dans le sud-ouest de la France voici quelques mois. Le 1er mars dernier, un curé de la région de Perpignan âgé de 50 ans, valaisan d'origine, a été condamné à 15 ans de prison pour des faits de viol et d’agressions sexuelles sur mineurs. Des crimes survenus entre 2006 et 2009 sur trois adolescents de 15 à 17 ans.
Un Valaisan à Perpignan
Aujourd'hui, forcément, des questions reviennent : comment expliquer la présence d'un curé valaisan aussi loin de ses terres, quel est son passé ? Au départ, il semble avoir suivi le parcours classique d’un homme d’église. Né à Sion en 1969, il aurait découvert la Foi très tôt, dès l’âge de 11 ans. Il décroche la maturité fédérale, puis une maîtrise en théologie.
Pourtant au final, il n'a jamais pu exercer en Valais. Il n'a jamais été «ordonné» sur notre territoire. Lors de son séminaire, qui s’est déroulé dans les années 90, un homme va s’interposer. Il s'appelle Norbert Brunner, à l’époque évêque du diocèse de Sion. Il refuse purement et simplement l’ordination. Confirmation de Pierre-Yves Maillard, actuel Vicaire général. «J’ai bien connu cet homme, nous étions au séminaire en même temps. Nous avons fait des études ensemble durant les mêmes années, il y a environ 20 ans. Je me souviens que Monseigneur Brunner avait refusé de l’ordonner. Raison pour laquelle il a trouvé un autre diocèse et un autre évêque qui était d’accord de l’ordonner, à Perpignan.»
Refusé en Valais
Comment expliquer le choix de Norbert Brunner ? Pierre-Yves Maillard nous parle d’un problème global de «retard dans les études». Mais selon nos informations, la personnalité de l’homme était, elle-aussi, sujette à caution. «Il est vrai que de notoriété publique, ce prêtre présentait une personnalité complexe, avec plusieurs facettes», nous répond le Vicaire général du diocèse de Sion. «Un côté intellectuel, brillant, très rationnel, bon orateur, parfois un peu intransigeant même... Et un autre côté plus détendu, plus olé-olé, festif, voir fêtard. Cela nous interpellait, nous qui étions étudiants en même temps que lui.» Après ce refus de l’évêque, Pierre-Yves Maillard n’entendra plus jamais parler de ce Sédunois, parti à l’étranger. Jusqu’à la nouvelle de ce jugement, rendu au mois de mars... Et le souvenir de cet ancien séminariste qui refait surface.
Un nouveau procès aura lieu
Quel sera le futur du Valaisan, aujourd’hui en prison à Perpignan ? Un nouveau procès aura bien lieu. Son avocat, Me Philipe Capsié, le dit sur Rhône FM. «Je peux vous confirmer qu’un appel a été inscrit dès le lendemain de l’arrêt rendu par la cour d’assises des Pyrénées-Orientales.» Les raisons ? «Il est question de la durée de la peine infligée, mais aussi de la culpabilité. Car des faits sont contestés et d’autres mériteraient une autre qualification pénale que celle retenue par la cour d’assises. Un débat complet sera porté devant la cour d’assises d’appel, à la fois sur la culpabilité et à la fois sur la peine». Pour l’heure, la date du second procès n’a pas été fixée. Des débats attendus courant 2020. De son côté, l’ancien curé valaisan attend aujourd’hui son procès en prison, du côté de Perpignan.