Président de la Confédération: "Ce n'est pas le Graal", selon Pascal Couchepin
Le Valais devrait avoir les honneurs de la présidence de la Confédération l'an prochain. Viola Amherd a rendez-vous avec son élection ce mercredi. Dernier Valaisan à ce poste, Pascal Couchepin revient sur ses deux années de présidence.

Viola Amherd s'apprête à accéder à la plus haute fonction politique du pays. La Haut-Valaisanne devrait être élue ce mercredi présidente de la Confédération. La centriste de 61 ans devra tout d'abord se faire réélire au Gouvernement, avant d'être portée à la tête du pays par l'Assemblée fédérale. Son élection devrait être une formalité. La fonction est attribuée chaque année à l'un des sept sages selon un tournus basé sur l'ancienneté. En cas d'élection, Viola Amherd deviendra la troisième personnalité du canton – la première femme valaisanne – à accéder à ce poste, après Roger Bonvin en 1967 et 1973 et Pascal Couchepin en 2003 et 2008.
Rencontré à quelques jours du scrutin, Pascal Couchepin estime que la centriste a toutes les chances d'être bien élue. "Madame Amherd est bien considérée par ses collègues", analyse le Martignerain, qui évoque tout de même quelques dossiers chauds dans son département, celui de la Défense, de la protection de la population et des sports (DDPS). Le budget de l'armée et le récent licenciement d'un secrétaire d'Etat à la sécurité ont crispé les esprits. "Ce n'est pas sa faute, ce sont les circonstances qui sont ainsi", défend Pascal Couchepin. "Ce sont plutôt des difficultés liées à son département qu'à sa personnalité", poursuit-il.
Une fonction honorifique ?
Le président de la Confédération assume durant son année de fonction certains devoirs de représentation. C'est traditionnellement lui qui tient les discours télévisés et radiophoniques pour la nouvelle année et la fête nationale du 1er août. Il doit aussi mener les séances du Conseil fédéral. "L'expérience est utile. Madame Amherd a présidé la ville de Brigue. Elle a donc l'habitude de présider un plénum", estime Pascal Couchepin. Chaque président a son rythme. J'ai connu des présidents lents, qui enjolivaient les choses. J'appartenais à la catégorie plutôt sèche, qui essayait de terminer dans les meilleurs délais en pensant à ce que disait un cardinal belge : après trois heures de séance, le Saint-Esprit va se coucher", rigole l'Octodurien.
Le président de la Confédération assume aussi des représentations politiques à l'étranger. "Tout dépend du tempérament du président", considère Pascal Couchepin. "Certains créent des contacts amicaux comme Monsieur Berset avec Emmanuel Macron [ndlr: le président de la république française]. Je crois n'avoir tutoyé qu'un président dans ma vie", avoue l'ancien sage.
Une réception en l'honneur de Viola Amherd
Viola Amherd recevra les honneurs du canton le jeudi 21 décembre à Brigue à l'occasion d'une réception officielle en son honneur. À la mi-mai, le Conseil d'Etat a décidé de mettre à disposition un budget maximal de 350'000 francs. Environ la moitié du montant sera pris en charge par la commune de Brig-Glis.