Placements forcés: plus que quelques semaines pour remplir son formulaire
La Confédération a déjà validé les dossiers de 6300 personnes victimes de placements forcés.

La Confédération a déjà validé les dossiers de 6300 personnes victimes de placements forcés. Chaque jour, une centaine de formulaires sont enregistrés. 25'000 francs leur seront versés à chacun, en reconnaissance de leurs souffrances passées. La condition : envoyer son inscription avant le 31 mars.
La fondation Guido Fluri veille au grain, pour que toutes les personnes concernées reçoivent le message à temps. Le formulaire reste simple et le travail administratif est assuré par les archives du canton et le centre LAVI, pour le Valais. Malgré tout, les témoignages sont parfois durs à obtenir. Certaines victimes, aujourd’hui âgées, n’ont pas accès aux informations. Une course contre la montre pour retrouver les individus. Bouche à oreille, porte à porte, et visites de homes. La tâche n'est pas de tout repos. "J'ai déjà fait tout le tour de la Suisse et je continue chaque jour mon travail de sensibilisation", raconte Clément Wieilly, fondateur de "Agir pour la dignité" et lui-même enfant placé.
D’autres au contraire, se sentent honteux, effrayés, ou méfiants face aux institutions et à l'Etat. "D'autres se disent qu'ils ont réussi leur vie malgré tout et qu'ils vivent dans le confort sans cet argent, constate Clément Wieilly. Mais avant la valeur matérielle, ce montant est une reconnaissance de l'injustice qu'ils ont subie. S'ils ne veulent pas garder l'argent pour eux, ils pourront le reverser à une fondation, ou un héritier. La démarche est importante et doit être entreprise."
Malgré la date butoir, Clément Wieilly compte poursuivre sa démarche même après le 31 mars. "Peut-être obtiendrons-nous plus de temps".