Place de tir de Vérolliez : dialogue de sourds entre l'armée et les riverains
Le dialogue a certes repris entre l'armée et les riverains de la place de tir de Vérolliez à Saint-Maurice. Mais les propositions des autorités militaires pour réduire les nuisances sonores n'ont pas convaincu les bordiers.

Le torchon brûle toujours entre l'armée et l'association des riverains de la place de tir de Vérolliez, à Saint-Maurice. Un an et demi après avoir refusé une convention avec l'armée, l'association a renoué le dialogue lundi avec les autorités militaires. Il a été question d'une nouvelle étude sonore, qui concède que les tirs sont trop bruyants pour les riverains agaunois d'Epinassey. "Il y a plus de 30 dépassements des valeurs limites d’immission", explique Ariane Curdy, la présidente de l’association des riverains de la place de tir de Vérolliez. "C’est énorme. Un décibel, c’est 25% de bruit supplémentaire, deux décibels, c’est 60 % de bruit supplémentaire", détaille-t-elle.
Face à cette étude, l’armée propose des mesures d’assainissement. Elle promet de réduire par deux le nombre de coups tirés, en les ramenant à environ 200'000 par an. "En 2020, on était à 300'000 coups. En 2023, il y a eu 440'000 coups tirés sur la place de tir de Vérolliez. Donc une forte augmentation", juge Ariane Curdy. "Aujourd’hui, l’armée parle de 50% de diminution. On revient simplement à la case départ", déplore-t-elle.
Des mesures inefficaces ?
Les autorités militaires envisagent également de construire des buttes pour contrer les nuisances sonores. Problème : elles sont jugées inefficaces, en raison de l’écho de la falaise et du vent. "Cette place de tir est dans un entonnoir, les mesures sont insuffisantes et on gardera des nuisances extrêmes", estime Ariane Curdy.
Autre grief : le secteur «combat», celui qui pose le plus de nuisances sonores. L’armée souhaite se concentrer sur ce secteur. "L’armée n’envisage pas la fermeture de ce secteur", regrette la cheffe de file des riverains. Et les possibilités d’assainissement efficaces sont nulles. Les militaires sont appelés à se déplacer pour tirer. Un enfouissement de la zone pour réduire le bruit est impossible.
Jusqu’ici, l’armée s’exerçait au tir de nuit six à huit fois par année. Elle se donne désormais la possibilité de mettre sur pied des exercices nocturnes jusqu’à deux fois par semaine.
Les riverains vont (aussi) faire du bruit
Les discussions de lundi avec l’armée ont été présentées jeudi soir en assemblée générale. Et elles n’ont pas rassuré les 50 membres de l’association présents. Ils ont donné mandat, par un vote de principe, au comité de se battre désormais pour une fermeture pure et simple de la place de tir de Vérolliez. "Le combat va être long", reconnaît Ariane Curdy. "La situation actuelle est incompatible dans une zone d’habitation", poursuit-elle.
Selon l’association, la fermeture de la place de tir passera forcément par une décision politique, peut être au niveau fédéral. "Il faudra aller étape par étape", reconnaît celle qui est aussi conseillère générale à Saint-Maurice. "On espère un soutien au niveau communal et cantonal. On parle d’atteinte à la santé", rappelle Ariane Curdy, qui souligne que les places de tir devraient être assainies pour le 31 juillet 2025. Elle ajoute : "c'est une utopie pour Vérolliez".
L’association n’exclut plus de mener des opérations coups de poing pour se faire entendre. "Les riverains sont à bout. Si on doit mener des opérations coups de poing, on les mènera", assure Ariane Curdy. L’association avait déjà brandi des banderoles lors de la réception de la présidente de la Confédération Viola Amherd, cheffe du Département de la défense. Exercice similaire ce vendredi pour la journée des parents.
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