Passer 40 ans dans le même métier, c'est du passé. La tendance est à la reconversion professionnelle
La reconversion professionnelle a le vent en poupe.
La reconversion professionnelle a le vent en poupe. S’il n’existe aucun chiffre officiel, la tendance est là, et en Valais, aussi. Passer 40 ans dans la même entreprise, c’est du passé. Les personnes actives sont toujours plus nombreuses à changer de métier en cours de vie, parfois par obligation mais beaucoup par choix. Selon le psychosociologue Stéphane Haefliger, les causes sont multifactorielles. Mais la plus intéressante est la cause sociologique.
Selon une étude conduite par le prestataire de services en ressources humaines Kelly Services, 40% des hommes et 49% des femmes suisses «auraient finalement préféré embrasser un autre métier». Recherche d’un challenge, burn out, lassitude... une personne sur cinq pense par ailleurs avoir choisi le mauvais métier. C’est le cas de Fabrice Bruchez, 41 ans. Après plusieurs années d’activité dans la mécanique, il plaque tout pour devenir comédien professionnel, le tout sans transition, ni coussin de sécurité.
Bifurquer dans sa carrière n’est pas un échec. Pour Stéphane Haefliger, c’est même plutôt l’apanage des personnes avec un fort capital culturel et scolaire. Le cas de Fabrice Bruchez n’est pas si rare. Les individus sont disposés à diviser leur capital économique à condition de récupérer un peu de l’âme qu’ils ont perdue.
Le psychosociologue ajoute aussi que si la reconversion n'a jamais été aussi accessible aujourd'hui, elle est aussi plus difficile. "Les possibilités sont multiples, les rêves sont sans limites, mais il y a aussi plus de concurrence, les exigences de la reconversion choisie peuvent être élevées, et le résultat peut ne pas être à la hauteur de nos attentes."
Plusieurs sites dispensent d'ailleurs conseils et recommandations pour réussir au mieux la transition. Les plus prudents ne se lancent pas tête baissée dans l'aventure. David Bonjour, ostéopathe de formation, a choisi de se lancer dans le brassage de bière, petit à petit.
Pour d'autres finalement, c'est l'appel de l'inconnu qui prend le dessus. C'est le cas de Fabien Lafarge, qui quitte le journalisme pour partir avec l'ONU.