Parce qu’il est une "perle unique", le livre "Gamin" doit être réédité lance un comité de soutien
"Exclu de négliger un livre d’une telle valeur" : un comité de 60 personnes s’est mobilisé pour rééditer "Gamin", autofiction signée Philippe Theytaz, sur la rude vie des jeunes pâtres dans les années cinquante. Huit ans après sa première sortie d’imprimerie, les critiques sont dithyrambiques.
« Il est totalement exclu "d’oublier" un tel ouvrage ». Parce que son auteur, Philippe Theytaz, est passé tout près de la mort lors d’un accident en montagne survenu peu après sa sortie, « Gamin » est passé bien trop inaperçu, il y a huit ans, lors de sa sortie.
C’est ce qui a mobilisé un comité de 60 personnes pour relancer la machine et rééditer ce qu’il considère comme une perle, émotionnelle, ethnographique, historique et littéraire.
Quand "Gamin – Morceau d'enfance volé de Tchiéno le petit pâtre" est sorti de presse, on parlait d’autofiction. Mais la force de ce témoignage a pris une forme nouvelle ses dernières années, avec sa forme littéraire réinventée et surtout reconnue, son témoignage plein d’émotion pour rendre compte d’une vie pleine de rudesse pour ces enfants des montagnes qui consacraient trois mois d’été à l’alpage, au milieu d’adultes qui ne voulaient que des bras, enfant ou pas.
"Il était de notre devoir de conserver vivant ce témoignage, pour le faire connaître aux jeunes générations et en rappeler l’existence aux plus anciens", relève Jean-Claude Pont, initiateur de la démarche. Ainsi s’est constitué un groupe d’amis, incitant Philippe à procéder à un nouveau tirage du "Gamin". Une fois son accord obtenu, ce groupe a pris en charge la promotion et la diffusion de la nouvelle édition du Gamin.
La famille, les adultes, la religion, l’école et plus globalement la société de l’époque, tout s’agite avec pudeur dans ce témoignage romancé avec pudeur. Et cette pudeur est restée longtemps chez Philippe Theytaz, pour pouvoir évoquer ce gamin, autrement qu’à la troisième personne, de l’extérieur. Car il a fallu du temps pour digérer ces morceaux de vie, remplis de terreurs, de la peur de faire mal à la peur de l’abandon, loin de l’amour des siens et jeté dans un monde d’adultes. Alors oui, à 77 ans, alors que pour lui, tout ou presque est dit, Philippe Theytaz reconnait sa surprise – mais aussi un brin de fierté – à la démarche de ses amis.
« Gamin », de Philippe Theytaz, est réédité aux éditions "A la carte", disponible dans toutes les librairies.
