"oui aux multinationales responsables": en Valais, le soutien vient de tout bord politique
L'initiative des "multinationales responsables" est une évidence et défend les valeurs suisses. Du PS à l'UDC en passant par des acteurs de l'économie valaisanne et l'ONU: le comité du "oui" réunissait un large panel mardi matin devant la presse.
"L'initiative sur les multinationales responsables est une évidence et défend les valeurs suisses". C'est en ces termes que les partisans valaisans du texte, soumis au vote le 29 novembre, sont sortis du bois mardi matin. Un comité on ne peut plus hétéroclite, puisqu'il réunissait à la même table des représentants du PS, du PDC, du PLR, de l'UDC, et de l'économie valaisanne.
Pour rappel, le projet de loi demande que les multinationales, dont le siège est basé en Suisse, soient exposées à des sanctions en cas de violation avérées des droits de l'homme ou de l'environnement, et que les victimes de géants économiques comme Glencore et Syngenta, même résidents à l'étranger, puissent exiger réparation.
Défendre les valeurs suisses
Alors si, au niveau suisse, les partis de droite rejettent cette idée, des membres de leurs sections valaisannes affichent clairement leur soutien. "On pourrait m'accuser d'aller à l'encontre des valeurs du PLR, reconnait le député PLR Stéphane Ganzer en riant. Je reste un libéral, convaincu que le libéralisme amène de la prospérité au pays. Mais le libéralisme a besoin de règles claires et c'est ce qu'apporte cette initiative. Il manque des bases légales pour pouvoir sanctionner le petit pourcentage de multinationales qui ne respecte pas le cadre juridique."
Initiative réaliste?
Défendre des valeurs et des vies: tel était le message du comité présent devant la presse mardi matin. Mais en cas de oui le 29 novembre, quelle sera la marge de manoeuvre de la Suisse face aux grandes puissances mondiales, agissant à des milliers de kilomètres? "Bien entendu que les juges et enquêteurs suisses ne seront pas envoyés à l'étranger, reconnait Stéphane Ganzer. Mais nous pourrons offrir aux victimes, qui ne sont pas entendues par leur justice, la possibilité de faire valoir leur droit auprès de la démocratie suisse."
Economie suisse prétéritée?
Avant d'être soumise au vote du peuple, l'initiative a nécessité plus de trois années de débat au Parlement. Dans le camp des opposants, on affirme que le texte va trop loin et pourrait représenter un danger pour la compétitivité économique de la Suisse. Avis partagé par le Conseil fédéral qui soutenait un contre-projet "plus modéré", mais jugé insuffisant par les initiants.
"Le contre-projet demande que des rapports soient faits, reprend Jérôme Desmeules, ce qui resterait, selon nous, sans effet. Passer par des mesures contraignantes et des sanctions semble inévitable."