Nutri-Score: le logo nutritionnel préféré des consommateurs, controversé chez les nutritionnistes
Le Nutri-Score, ce logo coloré qui indique la qualité nutritionnelle des aliments, est le préféré des consommateurs.
Le Nutri-Score, ce logo coloré qui indique la qualité nutritionnelle des aliments, est le préféré des consommateurs. Il a été développé par des scientifiques indépendants et il est plébiscité pour sa simplicité. La valeur est indiquée par des carrés des couleurs allant du vert au rouge agrémentés de lettres. Vert et A : peut être consommé sans modération. Rouge et E: il faut le limiter. L'OSAV, l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, soutient l'introduction volontaire de cet étiquetage. Pour Liliane Bruggmann, responsable secteur nutrition à l'OSAV: «Le Nutri-Score est simple, il évalue l’aliment dans son ensemble et il se retrouve sur tous les produits d’une entreprise et non seulement sur les meilleurs. Cela correspond à nos critères.»
Si Nutri-Score est plébiscité au niveau national, il est toutefois controversé chez les nutritionnistes. Christelle Dayer, coordinatrice Fourchette Verte Valais, trouve des points faibles à cette étiquette alimentaire: «Le Nutri-Score ne prend en compte que le sucre, le sel et la graisse. Il devrait tenir compte de l’ensemble des composants d’un aliment.» Christelle Dayer ne voudrait pas voir cette étiquette alimentaire se généraliser. Selon elle, Nutri-Score ne peut pas remplacer les recommandations nutritionnelles. Un avis que partage l'OSAV. Alors quelle serait la solution? «Ce serait vraiment d’éduquer le consommateur, il faut lui apprendre à lire les étiquettes.»
Dans le commerce de détail, Aldi, Bossi, Danone, et Nestlé ont déjà adopté le Nutri-Score. Migros, Coop et Manor sont pour l'instant opposés à l'introduction d'un tel système et privilégient les informations produits et non pas un classement comme le fait le Nutri-Score. Mais des discussions sont en cours avec l'OSAV.
Au niveau suisse, l'OSAV, l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires alimentaires, souhaite son introduction, mais les grands distributeurs comme Migros, Coop ou Manor font de la résistance pour leurs propres marques. L'OSAV a déjà organisé trois tables rondes pour en parler. Selon Liliane Bruggmann, responsable secteur nutrition à l'OSAV, «le but de la table ronde était d’informer les entreprises et lre représenants de consommateurs sur Nutr-Score.»
Nous avons contacté Migros, Coop et Manor qui considèrent comme utiles toutes les informations permettant aux consommateurs de faire un choix. Ces grands distributeurs privilégient pour l'instant les informations produits et non pas un classement comme le fait le Nutri-Score. Le Nutri-Score qui reste controversé chez les nutritionnistes. «C’est un bon outil de comparaison entre deux mêmes produits. Par contre il faut garder un esprit critique, car le Nutri-Score se base uniquement sur la quantité de sucre, de sel et de gras: on ne peut pas résumer la qualité nutritionnelle d’un aliment uniquement sur ces trois éléments», souligne Christelle Dayer, coordinatrice Fourchette Verte Valais.
Pour l'instant, la France, la Belgique, l'Espagne et récemment l'Allemagne l'ont adopté sur un régime volontaire. Selon l'OSAV, la position de l'Allemagne pourrait faire réagir les grands distributeurs suisses.