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"Notre armée n'est pas le suppôt d'un gouvernement": la Société Suisse des Officiers fait polémique

Un officier de l’armée suisse peut-il inciter à refuser une loi ?

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Rédaction Rhône FM, Rédaction Rhône FM
28 avr. 2019, 17:04
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Un officier de l’armée suisse peut-il inciter à refuser une loi ? Polémique entre le conseiller national PLR genevois Benoît Genecand et le lieutenant-colonel Roger Haupt, président de la Société des Officiers du Valais Romand (SOVR).  La conseillère fédérale Viola Amhert est interpellée.

Tout commence ce vendredi, lorsque le conseiller national Benoît Genecand dénonce publiquement la prise de position de la Société Suisse des Officiers (SSO), qui rejette la modification de la loi sur les armes (en votation le 19 mai prochain). Pour Benoît Genecand, ce comportement est incompréhensible, «c'est de la sédition», affirme-t-il.

L'affaire n'en reste pas là. Dès le lendemain, ce samedi, la SSO lui répond via Roger Haupt, président de la Société des Officiers du Valais Romand (SOVR). Une lettre dont voici un extrait : «La SSO répond officiellement par la présente à votre déclamation offusquée. Notre association de miliciens a le devoir de donner son avis sur les sujets qui ont trait à la sécurité du pays. Tel est le cas de la révision de la Loi sur les armes. Conformément aux statuts de la SSO, qui représente 22’000 officiers de tous les grades, les Présidents de section réunis ont donné leur préavis, qui fut un rejet unanime de la Loi (...) En Suisse, contrairement à d’autres États, notre armée n’est pas le suppôt d’un gouvernement mais au service du peuple, dans l’intérêt du pays et de sa population.»

«Notre armée n'est pas le suppôt d'un gouvernement, mais au service du peuple». Cette phrase choque Benoît Génécand. «Je suis tombé de ma chaise en lisant cette prise de position. J’ai dû lui faire répéter tellement je n’en croyais pas mes yeux. Concrètement, ça veut dire que nos cadres de l’armée nous disent qu’ils ne dépendent pas des instructions du politique mais qu’ils trouvent un lien direct avec la population (...) S’ils n’ont plus besoin du politique, on rentre dans un Etat où il y a un lien direct entre la population et les militaires. Ces pays ont les connaît, c’est la dictature militaire. »

Benoît Genecand interpelle aujourd'hui le Conseil fédéral, et en premier lieu Viola Amherd, en charge du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS). «Viola Amherd a comme ambition de changer le rapport entre l’armée et la population, elle l’a dit. Elle ne peut pas laisser passer des telles affirmations, des affirmations faites au nom des 22’000 officiers supérieurs du pays ! Elle ne peut pas laisser ces officiers dirent, en gros, qu’ils ne dépendent pas d’elle. C’est extrêmement grave...»

Contacté, le lieutenant-colonel Roger Haupt, président de la Société des Officiers du Valais Romand, nous répond, en accord avec sa hiérarchie. «Oui, la SSO incite à refuser cette Loi. Nous avons un devoir d’être critique par rapport à nos dirigeants et de donner notre avis. Nous n’allons pas nous taire par rapport à des sujets en lien avec la sécurité, ça nous touche de près ou de loin. On parle de miliciens, on parle d’activités hors service... ça touche cette association car on représente les officiers hors service, un lien que l’on garde avec l’armée.»

Que répondre à cette affirmation selon laquelle la SSO n’a pas à donner son avis et doit prendre ses instructions directement du politique ? Roger Haupt est clair. «Alors il faut nous supprimer le droit de vote. Ce n’est pas parce qu’on est officier qu’on n’a pas le droit de donner notre avis. Je suis citoyen suisse, avec un droit de vote, avant d’être officier. Etre officier, c’est un honneur, celui de représenter la sécurité de notre pays. Et si la politique estime que c’est à elle de décider cet aspect-là, alors il faut arrêter les votations, le système, la démocratie directe. C’est mon avis personnel».

thomas.schurch@rhonefm.ch
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