Nocturnes en Valais : faut-il boycotter les magasins le dimanche ?
A quelques semaines des fêtes de fin d'année, des voix dénoncent l'ouverture prévue des dimanches pour les nocturnes dans les villes valaisannes… Un appel au boycott est lancé.
A quelques semaines des fêtes de fin d'année, des voix dénoncent l'ouverture prévue des dimanches pour les nocturnes dans les villes valaisannes… Un appel au boycott est lancé.
Les villes du Valais romand ont annoncé les horaires des nocturnes en décembre… Pour la seconde année consécutive, les municipalités peuvent ouvrir les enseignes deux dimanches par année ou jours fériés (pour autant que les localités organisent une manifestation à l’image d’un marché de Noël). Cette possibilité leur est offerte depuis la modification de la loi sur l’ouverture des magasins décidé par le Grand Conseil au printemps 2018. Pour Martigny, Sion et Sierre, ce sera le dimanche 8 décembre (également jour de l’Immaculée Conception) et le dimanche 22 décembre. Petite nuance pour Monthey qui permettra l’ouverture les dimanches 15 et 22 décembre.
«Le personnel n’en peut plus»
Les syndicats s'inquiètent pour le petit personnel. Les alertes se multiplient. «Effectivement, depuis l’an dernier nous avons beaucoup de retour, nous rencontrons le personnel de vente, nous recevons des mails, des téléphones. C’est clair, les employés n’en peuvent plus», déclare Francine Zufferey Molina, du syndicat Unia. «Pour ces employés, les fêtes de Noël, c’est tout sauf des fêtes. Il faut comprendre qu’il n’y a aucun moyen de contrôle pour voir s’ils peuvent se reposer durant cette période !»
Toujours pas de convention collective de travail
Comment garantir les compensations auxquelles les employés ont droit ? On pense ici à la compensation de 50% en argent mais aussi à la compensation de temps. «On discute avec les associations patronales pour avoir de bonnes conditions», poursuit Francine Zufferey Molina. Et la convention collective ? «Elle n’existe tout simplement pas», s’indigne la syndicaliste... «Actuellement, il y a un contrat-type dans la vente qui fixe des minimas de l’Etat. Mais ces minimas peuvent être «violés» avec un contrat individuel de travail... Avoir une convention collective, ça nous permettrait des conditions-cadres claires... Pour l’instant, nous ne les avons pas».
Appel au boycott
Le syndicat affirme «poursuivre le combat». Certes. Pourtant, dans les faits, les magasins seront bel et bien ouverts durant deux dimanche au mois de décembre. «J’en appelle aux gens. Il y a un choix de société à faire. Que veulent les consommateurs ? Une société où tout est ouvert le dimanche, où la vie de famille n’a plus d’importance ? (...) Tant que les conditions de travail ne sont pas meilleures, il n’y a pas de raison d’aller au magasin le dimanche».
Ci-dessous, l’interview de Francine Zufferey Molina, du syndicat Unia.