Ni trop petites ni trop sucrées, les pommes valaisannes ont "survécu" à la sécheresse
Chaleur et sécheresse n’ont eu que peu d’impact sur les pommes valaisannes.
Chaleur et sécheresse n’ont eu que peu d’impact sur les pommes valaisannes. Les fruits récoltés dans le canton atteignent le calibre exigé par la grande distribution.
Ailleurs dans le pays, en revanche, un manque d’eau a freiné le développement des pommes. Entre 5 et 10% des fruits récoltés en Suisse romande n’auraient ainsi pas atteint le diamètre requis pour être commercialisés, selon une estimation de la RTS.
Si le Valais a pu contourner le problème, c’est grâce à la nappe phréatique. Elle offre suffisamment d’eau aux racines et permet un arrosage généreux des arbres, explique Jacques Rossier chef de l’office de l’arboriculture. Autre avantage de la nappe : elle a permis de lutter efficacement contre le gel l’an passé. Les vergers valaisans n’ont ainsi pas connu de pause forcée en 2017 contrairement à ceux d’autres régions où la "remise à fruits" a été très forte cette année. Conséquence: des arbres surchargés où les fruits, trop serrés, peinent à se développer.
Seule ombre au tableau pour les pommes valaisannes en 2018 : la coloration des précoces. Les variations de températures entre le jour et la nuit n’ont pas été assez importantes pour offrir à certaines variétés la teinte requise par la grande distribution. Déclassées, elles sont alors transformées en cidre. C’est ce qu’a vécu Antoine Bétrisey, arboriculteur à Saint-Léonard, avec sa variété Sweetango. "Un kilo de précoces de premier choix se vend à 1,20fr. Une pomme acheminée en cidrerie se vend à 20ct le kilo" explique-t-il. Mais les pertes sont limitées, les précoces représentent à peine 10% de son exploitation. A noter qu'en Valais, elles occupent aussi le 10% des surfaces de pommiers, les pommes de saison représentent le 70% des parcelles, et les tardives 20%.
Selon Jacques Rossier, la qualité des pommes cueillies en Valais cette année est excellente, "sucrées mais pas trop, elles conservent leur acidité". Quant à la quantité récoltée en 2018 dans le canton, premier verger de Suisse, elle se monte à 38'000 tonnes selon les premières estimations. Une quantité très satisfaisante pour le chef de l'office de l'arboriculture. En 2017, 28'000 tonnes avaient été ramassées, 36'000 en 2016. La récolte devrait s'achever cette semaine avec les pommes tardives.