Mourir de la peste au Moyen Âge : une conférence pour mieux comprendre notre rapport à la mort
L'historien Mathieu Aymon s'est penché sur l'épidémie de peste dans le Valais médiéval, en écho à notre récente expérience de la crise du Covid-19. Il a examiné des testaments du bas Moyen Age pour comprendre les continuités et changements de nos comportements face à la mort.

Comment nos attitudes face à la mort en temps d'épidémie ont-elles évolué ? C'est la question que s'est posé le médiéviste ayentôt Mathieu Aymon. Il a étudié la situation des pestiférés valaisans du bas Moyen-Age, plus précisément entre 1458 et 1537, à travers un corpus de 174 testaments. Le but : comprendre nos comportements face aux crises sanitaires majeures.
Mathieu Aymon s’est intéressé à ce thème après un événement très actuel : la pandémie de Covid-19. Après un décès survenu dans sa commune – Ayent –, il s’est questionné sur notre rapport à la mort en temps de crise et le rôle des rituels. Pour y répondre, c'est tout naturellement que le chercheur ayentôt, également président de sa commune à la ville, s’est tourné vers sa discipline : l’histoire.
Des sources "par accident"
Les sources que Mathieu Aymon a choisi d'examiner - les testaments - ont été choisies un peu par hasard, glisse-t-il. "L'historien Pierre Dubuis avait recensé de nombreux documents testamentaires dans le Moyen Âge médiéval", précise-t-il. Le médiéviste ayentôt s'est donc appuyé sur ces écrits pour approfondir le sujet qui l'intéressait.
Un rapport différent
Le travail de Mathieu Aymon montre que l’approche médiévale de la mort est très différente. Elle était quotidienne au Moyen Age, alors que notre société contemporaine veut l’occulter. C’est pour cela que la crise du Covid-19 a été aussi marquante, selon lui.
Mathieu Aymon présentera ses résultats lors d’une conférence, organisée notamment par les Archives de l’Etat du Valais et l’Office cantonal de l’Archéologie à la Médiathèque Valais-Sion, ce jeudi soir.