Monnaie complémentaire: le Farinet veut rester une initiative citoyenne et non un outil étatique

Vous connaissez peut-être le Farinet en Valais ou le Léman dans les cantons de Vaud, Genève et en France voisine. Neuchâtel pourrait à son tour avoir sa monnaie locale. Les députés neuchâtelois ont en effet adopté la semaine dernière un postulat demandant la création d’une monnaie complémentaire par et pour l'État, les collectivités publiques et les entités paraétatiques. Le but d’un tel système: stimuler la production et la consommation locales, mais aussi réduire la perte de ressources pour le canton. C’est la première fois qu’un organe cantonal et donc public l’envisage.

En Valais, le Farinet qui vient de souffler sa première bougie est une monnaie alternative conçue par et pour les citoyens afin de soutenir l’économie locale. Selon David Crettenand, le porte-parole de l’association qui gère le Farinet, ce qui fait la valeur de cette initiative, c’est justement qu’elle vient de la base. Ce sont les Valaisans qui sont amenés à réfléchir sur l’acte d’achat et qui choisissent, in fine, de favoriser les commerces et artisans du cru en payant en Farinet. David Crettenand et ses associés n’envisagent donc pas l’avenir du Farinet dans les circuits de l’Etat, même s’ils voient d’un très bon œil l’intérêt des politiciens neuchâtelois.

Contacté, Roberto Schmidt, le conseiller d’Etat valaisan en charge des finances, se réjouit de la réussite du Farinet. "Mais il faut que cela reste dans le cadre de l’initiative privée", selon lui. Il revient à la population de créer une alternative et non à l’Etat.

"Notre but maintenant c’est de faciliter les échanges. Il faut que les gens s’habituent à travailler avec le Farinet, que cela devienne une systématique", explique David Crettenand. Pour accélérer le processus, l’association penche donc sur la création d’un Farinet électronique. A ce jour, 180'000 farinets, soit 180'000 francs, sont en circulation dans le canton.