Mathias Reynard, le jour d'après : frustration, raclette à Bovernier et méthode Coué

En politique, pas facile de se relever d'une campagne, surtout lorsqu'elle a suscité l'espoir des partisans et qu’elle se solde par une défaite. A Bovernier ce samedi soir, Rhône FM a rencontré Mathias Reynard en marge d’un Congrès ordinaire du PS. Nous sommes le jour d’après.

Il s'en est fallu de peu, de très peu. 1300 voix, une broutille. Le socialiste Mathias Reynard est passé tout près de l'exploit la semaine passée, au second tour des élections au Conseil des Etats. Mais cela n’a pas suffi, il n'a pas brisé l'hégémonie PDC. Certes, Mathias Reynard a été plébiscité par le Valais romand… Certes, il est le mieux élu des conseillers nationaux... Mais à l’arrivée, la défaite aux Etats. De quoi laisser un goût amer, une frustration.

Etre présent pour se remotiver

«Frustration», ce mot est de lui, il nous l'a dit ce samedi soir en marge du Congrès ordinaire du Parti Socialiste du Valais romand (PSVR). Il était aux environs de 19 heures, dans la salle de gym de Bovernier, lorsque nous l’avons rencontré, Mathias Reynard en pleine dégustation de raclettes avec des sympathisants socialistes. Après la déception, pas facile de reprendre le bâton de pèlerin. «Cela fait une semaine que j’ai un sentiment contradictoire», nous confie-t-il. «Cette frustration de se dire qu’on aurait pu aller chercher ces 1300 voix. Mais en même temps, ça ne serait pas correct de se plaindre, c’est incroyable d’avoir été autant soutenu». D’être présent à ce Congrès, c’était indispensable. «Oui, après la campagne, il fallait enchaîner. Il faut retourner aux tâches. Lundi matin j’étais devant mes élèves. Deux jours plus tard, j’étais à Berne pour des séances de commission. Le travail reprend, comme pour tout le monde. Et ce soir je devais être là avec les gens du parti, pour remercier du soutien... Et pour se remotiver !»

Un élu fédéral PDC : «Ce soir tu n’as pas été élu, mais tu as gagné»

Mathias Reynard pratique la méthode Coué, il veut retenir le positif : ces 47’000 voix au second tour, son élection au Conseil national... Et de temps en temps malgré toute la bonne volonté du monde, ça revient... Cette déception à peine cachée : «On a l’impression de s’être fait imposer le choix par le Haut-Valais. De nombreux élus PDC dans le Valais romand partagent cette sensation. Oui, beaucoup de sympathisants PDC m’ont soutenu (...) On voit le résultat dans le Valais romand, 56%, c’est plus de la moitié de gens ! Le soutien a été massif, on voit que ce n’était pas un vote partisan». Et comme pour confirmer son propos, Mathias Reynard poursuit : «Sans trahir de nom, un élu fédéral PDC est venu me dire «Ce soir tu n’as pas été élu, mais tu as gagné», chacun fera son analyse».

Mathias Reynard, futur ministre valaisan ?

Alors forcément, après une telle campagne, la base, les sympathisants, les observateurs politiques et les journalistes, tous se posent la question : avec un tel soutient du Valais romand, Mathias Reynard songe-t-il au Conseil d'Etat ? Sera-t-il le prochain ministre socialiste valaisan ? «Je ne sais pas si je dois me prononcer là-dessus», dit-il d’emblée. «Tout est ouvert, tout est possible». La suite de l’interview est à découvrir ci-dessous.

(C'était samedi soir, le Congrès ordinaire du PSVR à Bovernier. Barabara Lanthemann a été réélue présidente du parti pour deux ans. A la vice-présidence : Caroline Monnet et Blaise Carron. Le Comité directeur est aujourd’hui composé de 6 femmes et 5 hommes).