Malgré la fin de la Guerre froide, les abris PC sont toujours d'actualité
Les abris PC ne sont pas de vieux vestiges. Leur utilité a évolué depuis leur construction durant la Guerre froide. Ils peuvent désormais héberger la population en cas de catastrophe naturelle.
Les abris PC continuent d'occuper les communes. Elles doivent toujours être en mesure d'offrir une place dans ces lieux antiatomiques à chacun de leurs habitants. Si le taux de couverture moyen atteint les 100% en Valais, certaines communes sont bien en dessous du minimum légal, fixé à 50%. A Ardon, ce seuil se monte à seulement 30%. En conséquence, la municipalité est contrainte d'agrandir son abri PC, qui se situe sous la salle de gymnastique communale. "Le montant de l'agrandissement s'élève à 1 million 200 mille francs, dont 705'000 à charge de la commune", chiffre Pierre-Marie Broccard, président de la municipalité d'Ardon. Au total, 300 nouvelles places seront disponibles dès l'an prochain.
Pour les communes, qui n'ont pas la possibilité de créer de nouvelles places d'abris communaux, elles peuvent payer une taxe de remplacement. Cette dernière est versée aux promoteurs immobiliers pour qu'ils prévoient, sous les nouveaux immeubles d'habitation, un abri PC.
Nouvelle utilité
Construits pendant la Guerre froide, les abris PC ont aujourd'hui une nouvelle vocation. "La menace atomique n'est plus d'actualité. Les abris PC peuvent toutefois loger la population en cas d'incendie, de tremblement de terre, d'éboulement ou d'avalanche", précise Léonard Biaggi, chef de l'Office cantonal de la protection civile. De son côté, Pierre-Marie Broccard temporise. Il se questionne si le jeu en vaut vraiment la chandelle : " Les abris PC sont utiles en cas de catastrophe. Mais est-ce qu'il faut mettre autant de places à disposition ? Je ne pense pas."
Il faudra vraiment revoir l'utilité des abris antiatomiques."
Pierre-Marie Broccard, président de la commune d'Ardon
Quant aux abris PC nouvellement construits, ils doivent au minimum disposer de 25 places d'accueil pour des questions d'optimisation des coûts.
Des vestiges de la Guerre froide
La majorité des abris PC ont été construits dans les années 70 lorsque la menace atomique était bien présente. Un demi-siècle plus tard, Léonard Biaggi de l'Office cantonal de la protection civile, l'assure : les abris PC ne sont pas obsolètes : " Ils ne sont pas vétustes. Tous les dix ans, des contrôles sont effectués, notamment sur les sorties de secours, les voies d'évacuation, les ventilations, les réservoirs d'eau et les groupes électrogènes."
Côté financier, les frais d'entretien des abris PC sont à la charge des communes. La Confédération apporte un soutien seulement en cas de rénovation de grande envergure.
Nouvelle politique en 2026 ?
Les lignes directrices concernant les abris PC pourraient bientôt évoluées. En 2026, la Confédération doit revoir sa stratégie nationale. Et en fonction de la décision de Berne, les communes pourraient voir leur taux de couverture drastiquement augmenter et se rapprocher du seuil minimal. " Les postes d'attente – qui servent à héberger la protection civile en cas de catastrophe – pourraient être transformés en abri public", indique Léonard Biaggi.
Parmi les grands chantiers d'abris antiatomiques : la rénovation de l'UHP – l'unité d'hôpital protégé – située sous l'Hôpital de Sion. " C'est un projet-pilote de la Confédération pour rénover cette unité d'hôpital protégé, qui date de 1976", précise Léonard Biaggi de l'Office cantonal de la protection civile. La rénovation sera terminée en 2023. Au total, 850 lits seront disponibles sous le site de l'hôpital sédunois.