Malades psychiques en prison : des Valaisans n'en veulent plus
Il y a trop souvent des drames commis par des personnes souffrant de troubles psychiques.

Il y a trop souvent des drames commis par des personnes souffrant de troubles psychiques. Et il y a trop de récidives qui pourraient être évitées. C'est le point de vue d'un groupe de citoyens qui dans un courrier, lance un appel aux politiques et aux professionnels pour une prise en charge différente des cas "psy" qui passent à l'acte.
Le groupe constitué depuis plus d'une année par des professionnels des milieux médicaux, sociaux ou tout simplement citoyen, s'est baptisé "les lanceurs d'alertes" en référence aux alertes régulièrement formulées par l'entourage de malades, susceptibles de déraper. "On aimerait simplement que les gens qui ont des malades psychiatriques, du style "schizophrénie" et qui remarquent que la personne ne prend plus ses médicaments, qu'elle va de plus en plus mal et qu'elle est de plus en plus violente… que ces personnes puissent d'abord s'exprimer…et que les professionnels – entre autre les psychiatres – puissent vraiment les entendre", déplore Henri Roduit, membre de ce groupe et par ailleurs, curé de Riddes (interview ci-dessous).
Vers une prise en charge "spécifique" des malades psychiques passés aux actes
A cet appel à "l'écoute" s'ajoute la volonté de séparer le malade psychique du délinquant : "il faut qu'il y ait un lieu fermé fait pour les malades psychiques… ce n'est pas nécessairement Malévoz (ndlr hôpital psychiatrique à Monthey), ça pourrait être une aile d'une prison mais avec un traitement particulier pour malades psychiques", explique Camille Carron, membre des "lanceurs d'alertes" (interview ci-dessous).
"La moindre des choses qu'on puisse demander c'est que les prisons aient les moyens nécessaires pour traiter parce que finalement les moyens mis à disposition pour la psychiatrie carcérale ne sont pas très grands", ajoute Henri Roduit, par ailleurs engagé depuis 28 ans dans un groupe d'écoute dans les pénitenciers valaisans ("Paroles et liberté" dont il est président).
Une forme d'engagement saluée par le vicaire général du diocèse de Sion, Pierre-Yves Maillard (l'interview sous l'onglet info-rebond ), puisque, dit-il, "un des grands traits de l'évangile c'est d'être attentif surtout aux personnes les plus faibles, les plus fragiles… et je crois que la tâche prioritaire d'un prêtre dans notre diocèse est aussi d'être attentif à ces situations là".
Actuellement, un projet intercantonal est en cours de consultation dans les services valaisans concernés, afin d'évaluer les besoins propres à ces situations, à cheval entre santé psychique et sécurité et plus largement, sur la pratique médicale ou de soins dans les établissements pénitentiaires.