Les vignerons valaisans en ont assez de voir fondre leurs revenus
Le niveau de rémunération de la vigne a quasiment "recalé", lundi soir, tous les autres points à l'ordre du jour des vignerons du canton.

Le niveau de rémunération de la vigne a quasiment "recalé", lundi soir, tous les autres points à l'ordre du jour des vignerons du canton.
Réunis en assises annuelles dans la grande salle de l'école d'agriculture de Châteauneuf, les membres de la Fédération Valaisanne des Vignerons (FVV), ont réagi en force à l'état des lieux dressé par leur faîtière. De fait, le rendement à l'hectare de vigne, calculé pour 2015 à 30'769 francs, représente désormais 30% de moins que six ans auparavant. L'érosion est devenue largement suffisante pour faire grimper inquiétude et colère au sein de la branche. Et ce ne sont pas des tarifs à 5 francs 40 pour le Cornalin ou la Petite Arvine qui pourront compenser les coûts de production du pinot noir, gamay et autres chasselas, payés en moyenne entre 3 francs et 3.30 le kilo, un tarif qui concerne, du coup, la moitié du vignoble valaisan.
"Ce devrait être 45 mille francs l'hectare pour couvrir les coûts de production… et ce n'est pas nous qui inventons les chiffres, c'est Berne qui les a publiés", s'est insurgé le Saxonin Bernard Dupont.
"On arrive à une disparition du vignoble, au désintérêt des jeunes pour ce métier viticole et certainement à la disparition de très nombreuses entreprises viticoles à très court terme", s'est inquiété le Fulliérain Gérard Dorsaz.
L'assemblée a décidé de confier un nouveau mandat à son président : Pierre-Antoine Héritier aura la tâche de négocier de futurs tarifs "couvrant au moins les coût de production" soit à 4 francs 50 le mètre carré de vigne. "On est carrément dans un changement de trend et ça fait un peu peur aux gens mais on va clairement vers un mieux", estime le Saviésan, convaincu que "chaque membre retrouvera ses billes à la fin". C'est, dit-il, le but des négociations.