Les risques de lave torrentielle perdurent à Blatten, selon un bilan effectué à mi-journée
De grosses instabilités sont toujours constatées sur le Petit Nesthorn, la montagne qui surplombe Blatten. Elles concernent plusieurs centaines de milliers de mètres cubes de roche. Des risques de laves torrentielles sont également présents tant en rive gauche qu’en rive droite de la vallée.

Le dépôt, composé de roches, de glace et d’eau, situé en fond de vallée, est peu stable et des laves torrentielles sont possibles dans le dépôt lui-même. "Comme le glacier a quasiment totalement disparu et que le barrage anti-avalanche est saturé, le risque est de voir des gravats atteindre le lac", explique Antoine Jacquod, l’adjoint de la cheffe de la sécurité civile et militaire de l’Etat du Valais à Keystone-ATS. Ce qui rend pour l’heure toute intervention impossible sur la zone sinistrée.
Des bureaux d’ingénieurs spécialisés ont été sollicités, notamment afin de calculer le volume d'eau se trouvant dans le lac artificiel et ses possibles conséquences en cas de rupture.
La principale inquiétude des autorités demeure liée à la rivière Lonza et au ruisseau Gisentella. Le lac artificiel qui s’est créé après la destruction du glacier du Birch tend à grossir heure par heure. "Un gros risque d’embâcle existe qui pourrait inonder la vallée en contrebas", confirme Antoine Jacquot.
Demande de soutiens
Afin de pouvoir faire face à cette situation, l’Organe cantonal de conduite (OCC) de l'Etat du Valais a mobilisé plusieurs moyens d’intervention en sus des moyens ordinaires. Ce jeudi matin, l’armée a pu se rendre sur place et les géologues ont effectué des vols de reconnaissance, afin de préciser les besoins.
Sitôt la zone sécurisée, l’objectif sera d’installer dans le lac des pompes appartenant au canton et à l’armée. "Savoir quand on pourra concrètement intervenir demeure actuellement une grande inconnue", admet Antoine Jacquod.
Mercredi, l’OCC avait demandé du soutien pour des pompes, des engins de déblaiement et d’évacuation des gravats ainsi que pour des mâts d’éclairage et sollicité du transport aérien pour acheminer ces moyens. La protection civile est également engagée.
Toujours un disparu
Le village du Lötschental a été presque entièrement enseveli depuis mercredi après-midi, tout comme son voisin de Ried, lui aussi sur la commune de Blatten. "Les habitations qui n'ont pas été immédiatement touchées sont désormais inondées", constate Antoine Jacquod. Par mesure de sécurité, onze habitants de Wiler et cinq de Kippel ont été évacués mercredi soir à titre préventif.
Un habitant de la région âgé de 64 ans, qui se trouvait dans la zone de l'éboulement, est toujours porté disparu. Les recherches à l'aide de caméras thermiques n'ont jusqu'à présent pas donné de résultat. D'autres opérations pour le retrouver sont en cours, notamment avec l'engagement de chiens de sauvetage.
Afin de réduire, au maximum, l’impact d’un éventuel débordement, les autorités ont choisi d’augmenter la zone tampon du barrage de Ferden qui était déjà, la semaine dernière, de 900'000 mètres cubes.
La route cantonale de Goppenstein en direction de Blatten reste fermée à toute circulation jusqu’à nouvel ordre, excepté pour les résidents et les véhicules d’intervention.
Comme mercredi après-midi et en soirée, le Conseil d’Etat valaisan est représenté par plusieurs de ses élus, ce jeudi, dans le Lötschental. Après Franziska Biner, Stéphane Ganzer et Franz Ruppen, mercredi, Christophe Darbellay et le président du Gouvernement Mathias Reynard sont sur place. Le conseiller aux Etats haut-valaisan Beat Rieder est également présent à Wiler.
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