Les prix du logement pèsent toujours plus sur les porte-monnaie des Valaisans
Le marché de l'immobilier a vu ses prix continuer d'augmenter en 2023, mais moins fortement que l'année passée. En 2024, ces prix devraient se stabiliser, à l'exception des loyers du marché locatif qui devraient continuer leur progression.
L’évolution des prix de l’immobilier a poursuivi sa croissance en Valais cette année, mais moins fortement qu'en 2022. C'est ce qui est ressorti de la conférence de presse organisée ce mercredi après-midi à Martigny par la Banque cantonale du Valais et l'Association des propriétaires CIV. Le diagnostic, établi par le cabinet Wüest Partner, expert dans l'analyse du marché de l'immobilier démontre entre autres une hausse de 6,2% des prix des villas en 2023 contre 8,9% une année auparavant. Ainsi, le prix d'une villa moyenne dans le canton s'est établi à un peu moins de 1,14 millions de francs. Autre renseignement notable, la hausse s'est stabilisée à 1% lors des 2e et 3e trimestres de l'année, ce qui indique l'essoufflement de ce type de marché.
Plusieurs raisons en sont la cause : escalade du coût des terrains, des matériaux et de l'énergie, procédures d'autorisation de bâtir plus longues et coûteuses. Cette offre plus restreinte est contrebalancée par une demande elle-même plus limitée, notamment à cause de l'inflation et des coûts de financement, ce qui rend l'accès à la propriété plus compliqué pour la classe moyenne.
Les locataires vont tirer la grimace
De fait, la conjoncture actuelle impacte également le marché des propriétés par étage (PPE) qui a aussi connu une progression de 6,7% contre 5% en moyenne nationale. Pour un appartement de ce type, il faut désormais débourser 884'000 francs en Valais.
Les loyers des logements locatifs aussi ont progressé cette année. Dopés par la croissance démographique et le revirement des taux d'intérêt, les loyers ont augmenté de 7,5% contre 3,9% à l'échelle nationale. Et si l'année 2024 devrait voir les coûts de l'immobilier se stabiliser, ce n'est pas le cas du marché locatif, selon Vincent Clapasson, directeur de Wüest Partner.
Face à ce constat, est-il plus judicieux d'investir dans l'immobilier et devenir propriétaire ou faut-il rester locataire ? La question est légitime, selon Vincent Clapasson : "C'est difficile de répondre à ça parce qu'il y a pas mal d'années, les taux étaient très favorables aux propriétaires. Ça valait la peine d'acheter. Un peu après, les coûts de financements ont augmenté tandis que les loyers continuaient d'être à peu près stables", explique ce dernier. Et d'ajouter : "à ce moment-là, être locataire était une bonne chose. Mais aujourd'hui, avec l'offre qui baisse, les loyers continuent d'augmenter et les prix restent relativement stables".
Une pénurie de logements à l'horizon
Pour éviter que ce scénario ne continue de s'aggraver à l'avenir, une solution est envisagée. "Il faut redynamiser la construction, ce qui permettra de diminuer le coût des loyers", estime le directeur du Wüest Partner.
Une solution qui doit permettre de régler un autre élément concernant de l'indicateur 2023 de l'immobilier : celui du nombre de logements disponibles en Valais. Car actuellement, le taux se situe à 1,7% en 2023, soit un peu plus bas que les 1,87% considérés comme optimaux pour le canton, selon Vincent Clapasson. Ce dernier estime d'ailleurs qu'on peut parler de pénurie de logements. "En 2022, le taux s'élevait encore à 2,1%. Il a quand même connu une baisse significative, ce qui provoque une certaine tension du marché".