Les pépiniéristes valaisans à l'avant-garde pour des plants de vigne "garantis sains"
Plus de 600'000 barbues pour les vignes valaisannes seront traitées à l’eau chaude cet hiver.
Plus de 600'000 barbues pour les vignes valaisannes seront traitées à l’eau chaude cet hiver.
Cette démarche d’envergure, une première en Suisse, est une initiative de la société des pépiniéristes viticulteurs valaisans. Ceux-ci disposent désormais d'une installation inaugurée aujourd'hui, devant les medias, sur le site de Multiplants à Vétroz.
L'enjeu pour les pépiniéristes : garantir la vente de plants sains avec un procédé insolite dont le protocole nécessite la plus grande précision. "Par ce procédé, nous voulons réduire les risques de maladie et éviter de devoir utiliser de produits phytosanitaires ou de dézoner dans un périmètre de 500 mètres en cas de maladie", précise Paul-Maurice Burrin, président des pépiniéristes viticulteurs valaisans (interview ci-dessous).
Une technique qui ne laisse rien au hasard
Le procédé d'immersion dans une cuve d'eau à 50 degrés pour une durée très exact de 45 minutes frise la limite de ce que les plants peuvent supporter mais il donne de véritables garanties, notamment pour éviter d'amener une des principales plaies pour la vigne, la flavescence dorée, par ce "nettoyage" drastique des plants, qui élimine même les œufs de la "cicadelle scaphoideus titanus", à l'origine de cette maladie.
Le protocole est d'ailleurs sous surveillance de l'office fédéral de l'agriculture avec pour chaque immersion, deux mouchards, chargés d'enregistrer les données pour assurer la bonne marche du procédé. Cette technique fonctionne aussi contre le phylloxera, le "bois noir", relève Thierry Castellazzi, inspecteur phytosanitaire de l'OFAG (interview ci-dessous).
Un surcoût pour l'instant assumé par les pépiniéristes
L’achat de cette installation mise en service aujourd'hui, en présence des medias réunis à Vétroz, a coûté 85'000 francs. Le canton a subventionné l’achat pour 37'500 francs.
Le surcoût avoisine les 10 à 15 centimes par cep, une somme que les pépiniéristes ont choisi de prendre à leur charge pour cette année. Mais l'OFAG s'est engagé à étudier une compensation financière pour les pépiniéristes mais aucun chiffre n'est encore fixé, explique Thierry Castellazzi.